C’était la semaine de l’éthique

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éthique
"Puzzle mind png sticker, autism"/ CC0 1.0

Certains bouddhistes disent : « si nous pouvons aider les autres, il faut le faire, si nous ne pouvons pas les aider, il faut se retenir au moins de leur faire du tort ». Ce précepte ferait grand bien au « vivre ensemble »et constituerait un joli principe éthique à s’appliquer comme démarche active à soi-même et en direction d’autrui.

J’ai tenté cette semaine d’aborder quelques thèmes autour de l’éthique.

Ce matin, en relisant ces articles je ressentais la frustration d’avoir été parfois incomplet. En écoutant la radio, je me disais que notre société aurait bien besoin de prendre un peu le temps de s’arrêter… Entre celles et ceux que l’on surprend à dériver hors de tout principe moral, celles et ceux qui trahissent la Loi et celles et ceux qui pétris de moraline font la leçon à tout le monde, il est difficile de cheminer en agissant tout en régulant son action, en prenant garde avec précaution sans sombrer dans l’inaction, l’auto-disqualification ou la disqualification d’autrui.

L’essentiel de notre énergie devrait être consacré à faire la paix et pour cela oser la justice. Message difficile en ces temps énervés.

La liberté individuelle

Il y a cette vieille histoire de liberté qui s’arrête là où commence celles autres. Pas si simple. Tu as le droit de ne pas te vacciner… mais pas celui de me contaminer !

Nous sommes vite en interdépendance. Si ta colère ne se transforme pas en action pour changer les choses, s’il s’agit juste d’un renversement de pouvoir, alors, on n’avance guère…

Ne nions pas que des systèmes continuent d’imposer des contre-valeurs : la domination masculine sur les femmes… des religions sur le droit de choisir son mode de vie.

La Loi doit venir poser des interdits là où l’auto-régulation ne suffit plus.

Dans une démarche éthique, je dois sans cesse me demander si je n’attente pas à la liberté d’autrui (d’être, de choisir sa vie, de disposer de son corps…) mais aussi d’une certaine façon à la mienne, c’est à dire à ce qui se définit dans ma propre dignité. Est-ce que je me respecte, je ne me fais pas du mal avant même de pouvoir être fier, faire des choses utiles, qui me grandissent, m’apportent pour pouvoir mieux les partager ensuite…

Ne pas empêcher autrui, ne pas m’empêcher.

Quand j’enseignais, c’était : « ne pas empêcher les élèves d’apprendre.. »

Je reviens sans-cesse à la recherche du sens. Être dans le « flow » de ma vie, dans le concret du journée c’est à chaque fois m’assurer de pouvoir apprendre, créer, transmettre et prendre soin…

Choisir plutôt que devoir

Donner. Ça peut passer par « faire la charité » parce que ma religion le dit. Ce sera toujours mieux que d’être avare. Mais ça peut être « faire le choix de donner » parce que je mesure à quel point cela fait du bien à l’autre comme à moi même… à la condition que je ne n’engendre pas une dépendance toxique et que très vite je travaille à la solidarité, la coopération, l’entraide.

L’entraide c’est fabuleux surtout si on sait à la fois demander de l’aide et si on accepte de recevoir.

Choisir de s’affirmer c’est se reconnaître, prendre sa place… mais sans s’opposer, sans envahir. Ne pas changer pour tenter d’être aimé. Être mieux soi-même pour mieux aimer.

Choisir de partir pour s’aider à changer plutôt que devoir le faire par déception…

Veiller aussi à ce que chacune, chacun puisse se sentir libre de ses choix : tu viendras si tu en as envie… mais aussi si je suis disponible. Choisir c’est dire, se dire.

Après, il y a des choses qu’on ne choisit pas; sur lesquelles on peut agir plus ou moins, sans se faire de violence inutile. Les apparences se modifient, pas l’être. En revanche, je peux choisir d’être qui je suis en réalité. C’est à dire de vivre en cohérence entre mes valeurs et mon identité (dès lors que cela ne nuit à personne, ne crée aucune sorte de hiérarchie ou d’inégalité).

Les habitudes néfastes

L’examen des habitudes néfastes, c’est la capacité de repérer ces obstacles que je ne vois pas toujours et qui ne favorisent pas de bonnes relations, l’écoute, la bienveillance… Ce sont des conditions presque déontologiques… Il faut pouvoir les repérer pour soi même en sincérité, avec les autres…

Nous avons toutes et tous peu ou prou des habitudes toxiques, des cercles de rencontres qui ne nous permettent pas de nous exprimer, d’être ou tisser des relations enrichissantes. Il est inutile d’y perdre son énergie.

Tout le travail consiste à cheminer pour faire évoluer les choses sans nous culpabiliser, sans procrastiner…

Le cerveau a besoin de circuits de récompense, mais il les reconstruit très vite dès lors qu’on se libère d’habitudes idiotes ou usantes…

La révolution numérique apporte des outils formidables mais il faut souvent réguler l’usage de ces outils qui peuvent déstabiliser, cliver et manger une énergie qui serait mieux employée ailleurs.

La régulation

À l’école, on dit que les enfants ont du mal à se centrer. Hyper-sollicités, ils sont angoissés par le calme du cahier d’exercice. Ils éprouvent toutes les difficultés du monde à inhiber leurs pulsions dans un monde très individualiste où tout marche en accéléré. Même les musiciens jouent Bach plus vite !

Il ne s’agit pas de priver, d’ajouter de la contrainte à la contrainte mais de proposer très tôt pour eux, pour nous, des objets enrichissants et apaisants, des expériences nourrissantes pour l’imaginaire. La musique, le chant, la créativité manuelle ou artistique au sens large ont des ressources formidables…

Retenir son souffle, son geste, reprendre le contrôle… et nous verrons dans la perspective de la poéthique que j’évoquais en début de semaine, qu’il pourrait se dessiner une éthique de la joie…

Ne pas culpabiliser

Cela ne veux pas dire se trouver des excuses pour ne rien faire. C’est accepter les erreurs, les rechutes, les gestes imparfaits. Savoir être bienveillant avec soi même, en empathie, en bienveillance et même en consolation…

Il est très facile de tomber, à trois ans, à trente ou à soixante-dix. Facile de perdre son assurance, de se sentir disqualifié en besoin de se justifier. L’éthique de la responsabilité ne dit pas de passer son temps à se lamenter mais une fois les causes des problèmes repérés, de tenter d’avancer, pas à pas, repérer les leviers…

Sur ma liste d’objectifs certains attendent… puis je gagne de petites victoires inattendues, terreau d’autres réussites.

Car malgré l’âge, malgré les urgences qu’on vous met sous le nez, vous avez le temps d’emplir pleinement votre vie, de ce souffle de vie qui passe à travers vous et vous relie aux autres, au vivant…

sous le pont de Cajarc
Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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