Relisant le texte, je me demande si je peux décréter qu’il est poème. Tout au plus un texte qui se laisse porter par le chant et ne cède pas à la volonté de construire un récit. Naïveté. On fait semblant de parler de soi, on glisse quelques images, des sentences dont chacun fera ce qu’il voudra, parfois on se laisse aller… Parfois certains textes sont comme des croquis griffonnés à la va-vite sur un carnet. On les retrouve après, un jour, par hasard, il faut trouver un sens alors qu’on ne se souvient pas forcément des circonstances…
Le texte
Jeune j'étais trop vieux pour mon âge Vieux je suis trop jeune pour mon âge Ma naïveté m'aura perdu dans l'abandon Tant de bouches se seront pressées sur la mienne Qu'à la fin je me délaisse Ainsi, tout est leurre Dieu, le Devoir et l'Amour Je ne veux personne autour de mon cercueil Qu'un grand feu qui monte dans la nuit Et puis vous oublierez tout cela Comme le siècle vous a oublié Que l'humus me tienne par ses mains Mon chien me lit Je ne suis pas d'ici Ni d'ailleurs Tout cela, ma vie N'aura servi absolument à rien Et cela n'a absolument aucune espèce d'importance Pourquoi une vie serait-elle utile ? Comme un objet Je ne crois plus en votre amour A peine en votre désir Un jour, Il abandonna la poésie Avant de partir trafiquer au bout du monde Puis de revenir misérable Et c'était lui que j'aimais Doux et insaisissable Impensé Mon ange calciné La destruction méthodique des guerres La canicule dans mes veines La Mort qui cogne à mon front Comme une grosse pute Ce que je croyais Mais c'était juste une colère mémorable Il faut que je sorte de la prison L'oubliette où j'ai sauté Mais la clé dans votre main Muette Est restée