La viande blanche est le poème à la coque du jour. Depuis le début de la semaine, il s’agit en effet d’inventer un texte poétique avec pour seule contrainte celle du chronomètre. Trois minutes, pas une de plus pour imaginer un texte. Parfois ludique, parfois plus grave, c’est l’inspiration qui commande et vient seul, sans filtre.
Ne croyons toutefois pas que le poème écrit reflète l’humeur du jour. C’est seulement quelque chose qui s’exprime et surprend tout autant son auteur…
Poème : La viande blanche
Tu ne la connais pas
La viande blanche de ma fatigue
Il aurait mieux valu que je meure avant de naître
Plutôt que ce pastiche d’existence sèche
Oh, les mains qui manquèrent à l’appel !
Ces visages glabres, ces pierres funèbres
Ces soleils gelés fondus dans l’eau du Styx
Quel serment ferais-je à la honte bue ?
Quelle enfance sacrifiée sur le dolmen à mains nues ?
La mienne
Il n’y a pas de théorème qui tienne
J’espère bien ne jamais revoir les morts ressuscités
J’aurais bien trop peur
Et vous ?
Invités à écrire à votre tour un texte en début de semaine… avec même une recette donnée, elle est si simple, vous êtes restés bien pudiques… Seule une personne sur Mastodon a proposé un texte…
Je me demande qui en 2024 écrit encore de la poésie… pas forcément pour la publier, mais pour soi-même ou pour ses proches… Offrez-vous des poèmes ? Pas forcément des poèmes d’amour, mais également des poèmes à vos amis ?
C’est vrai que recevoir un poème n’est pas toujours aisé. Je me souviens au lycée quand j’avais offert à la belle D.F un recueil de textes illustrés pour elle, elle les lut puis… me les rendis tout en me disant les avoir aimés… Il en fut de même des années plus tard quand envoyant des textes à Colette Magny, elle me les renvoya: « je connais le prix des photocopies » avait-elle dit dans sa lettre. Elle ajoutait qu’elle ne se permettait pas de donner son avis sur mes textes. Elle pensait que je lui demandais implicitement de les chanter – ce qui n’était pas le cas- et me dis qu’elle chantait rarement les autres…
Pour ma part, je n’ai jamais offert un poème en prétendant à faire une « belle œuvre » et encore moins des vers mémorables… mais plutôt dans la même logique qui peut me conduire à offrir une pâtisserie maison… quelque chose d’éphémère dont on se souviendra peut-être…
Cela tient certainement au fait que j’écris de la poésie depuis tout petit, sans me poser de questions, comme une activité naturelle….