Sur un texte bizarre s’achève la semaine des poèmes à la coque. Repentance ! Ce n’était qu’un jeu. Un coup de dés jamais n’abolira le hasard disait Mallarmé en 1897. Il osait les vers libres et jouer avec l’espace. La difficulté est de trouver quelque chose de nouveau. Non pas pour faire du neuf mais explorer l’imprévu pour ouvrir d’autres espaces en nous. Voici donc le dernier de la semaine et de la série… sauf à rejouer si ça vous dit ?
Repentance
Cette certitude qu’elle avait
La bête à mourir
Quatre jambes ont couru
Cueille l’onagre versatile !
Tu ne sais rien de moi
Tu ne saurais jamais rien
Tu vas m’oublier
Avant que je ne me souvienne
Et de l’heure
Et du leurre
Et du qu’en dira-t-on
Quand dira-t-on
Que tu es bien morte
Petite avanie
Ciselée de cicatrices ?
Va donc, dans ta repentance !
Tu es décoiffée comme l’orgueil de ta cuisse lisse
Tu es inutile comme un mode d’emploi en tchèque
Ou en chinois
Je connais l’algèbre de ton dos
Une cavalcade d’indécence et de mensonges
Tu ne savais pas
Chaque poème est cuit en trois minutes. Il faut préparer le chronomètre puis s’élancer. Sur ce dernier poème la sonnerie a retenti obligeant à une conclusion sévère.
Le plus drôle, ce serait de se livrer à une analyse. Entre sonorités, jeux de mémoire et inconscient qui remonte, il se fait une vérité bien illusoire !
Conclusion de la semaine : ici ou là, un ou deux vers amusants. Il faudrait alors retourner lire et choisir les meilleurs vers pour un exercice de collage.
On verra si l’orage de dimanche m’en laissera l’occasion…
Mais du choix que je ferai, surement vous en feriez d’autres. L’œuf à la coque c’est un poussin de moins. La coquille que l’on brise, le jaune facétieux et gouteux que l’on retrouve sous le blanc. Mais chaque œuf possède son gout propre. Méditez ça ! Et repentez-vous de tous les œufs que vous n’avez pas cuits et des poèmes qui ne sont pas nés. Qui sont restés. Dans cet œuf parfait.
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