Cette semaine tout le monde peut jouer. Ma mémoire est dans l’œuf. Chacun peut participer. La règle est simple, écrire un poème en trois minutes, improviser, puis le partager.
Le poème du jour est venu comme il a pu. Le chronomètre ajoute une tension. Trois minutes, c’est long, c’est court. Mais voici pour vous l’improvisation du jour. À votre tour !
Poème : Ma mémoire est dans l’œuf
Ma mémoire est dans l’œuf,
Un œil sur l’aiguille
Un œil de bœuf
Il n’y a pas anguille !
Esquive ta vertu
Sur ton rire chronomètre
Tout est compté aux rives
Du lac au beurre salé
Ma mémoire dans la poêle
Où grésille ta jeunesse
Contre un bout de lard
J’ai vendu ton adresse
À quelque mécréant des basses œuvres
Une carte
Résume ce voyage
Je n’ai plus de tendresse
Que l’odeur du grillé
Des algues sur ton visage
Tout vient à point nommé
Tout vient et davantage
Conditions d’écriture
Ce texte a été écrit dans le fil du petit déjeuner, par temps de pluie, une tasse de thé à la main gauche. J’ai utilisé le magnifique chronomètre automatique de mon ordinateur sous Linux et le traitement de texte LibreOffice 24.2.
Bien que le chronomètre possède une sonnerie d’alerte, je l’ai en réalité regardé tout en écrivant. Ce que mon cerveau a transcrit malgré moi. La prochaine fois, il faudra que je sache écrire sur ma lancée, me fiant au seul signal sonore.
Le traitement de textes rectifie automatiquement un certain nombre de choses comme le e dans l’o. Ce digramme est une lettre à part entière. Pas que plus que le poète, la poêle ne met son e dans l’o.
Avez-vous entendu le grésillement du lard dans la poêle ? Ne croyez pas que je viens de déguster du bacon. Ce serait exagéré à mon âge. Mais du bœuf à l’anguille en passant par le bacon, mon poème n’est pas que sonore, il est alimentaire.
C’était l’analyse du jour !