La rivière, c’est l’une des premières chansons inspirées par la rivière du Lot auprès duquel j’habite à présent.
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Poème : La rivière
L’océan aurait pu me prendre Il m’a remis à la rivière Elle, pourra te comprendre Dans ton enfance singulière Si les berges semblent tranquilles Entre jardins et roselières Et ses tendres méandres dociles Son haleine familière Gonflée soudain des eaux de pluie Des affluents, des ruisseaux Si, Elle décide, Elle envahit Toutes les plaines jusqu’aux coteaux Gare au nageur imprudent Qu’aucune gabare ne sauvera S’il se laisse piéger au courant Du tourbillon qu’il ne voit pas Mais la rivière est protectrice Elle choisit les ponts qu’elle accepte Alors elle est consolatrice À qui sait être son adepte À la sortie de l’école Lorsque le soleil brille encore Les enfants en farandole Se jettent nus dans ce décor Ils s’éclaboussent de tous leurs rires Loin des enfantines terreurs La rivière saura leur dire Petits poissons, il n’est plus l’heure Il faut rentrer, leçons, souper Apprendre par cœur à nommer Chacun des fleuves et des rivières Le Lot prend sa source à Cubières Un petit goût de suranné Sur le chemin de Compostelle Le marcheur saura s’arrêter La carte postale est si belle Je m’en remets à la rivière Je laisse couler les eaux en moi C’est une sorte de prière Mêlant félicité et joie Car si la rivière est présage Elle est promesse, elle est voyage Elle est le chant, elle est partage À qui écoute son langage Elle est le fil de l’écriture L’encre douce de mes pensées Et m’invente des aventures Des légendes imaginées L’océan aurait pu me prendre Il m’a remis à la rivière Sur la rive je vais m’étendre Dans mon enfance singulière