Émerveillements

Être aux émerveillements pourrait presque contenter, cela pourrait suffire. On regarde, on admire, on s’emplit de toute la beauté du Monde et de la beauté humaine : la vie des artistes, le rire des enfants, la joie des amoureux… Voici une version écrite et un enregistrement parlé du même texte.

Émerveillements – poèmes de la Vayssière

Je me demande parfois si j’existe encore dans ces émerveillements
Admirant les châteaux, les bastides, les sentiers, les murs de pierre sèche
Les villages, les passages, les lourdes portes cloutées, les voûtes rêches
Lorsque je laisse mon souffle à l’haleine de la rivière
Que j’accroche mes frissons aux tuyaux de la roselière
Passager clandestin, je ris dans le rire des enfants
Je suis dans le baiser que les amoureux échangent
Je bois indûment à la table le verre des amitiés
Je rajeunis dans la jeunesse franche et fraternelle
J’écoute la parole des poètes, je guette l’artiste
J’admire la vélocité du musicien, le danseur sur la piste
Je les vois, je les bois, je les respire, ils vibrent
De cette vie, ils sont la sève, l’espérance, ils inventent libres
Tout ce que je n’ai pas su seulement imaginer
Ils dépassent le roman de tous mes fols espoirs
Leur beauté me subjugue, ils ne peuvent pas me voir
Je passe si discrètement, je suis le spectateur
Qui va mourir bientôt et qui attend son heure
Tout peuplé de lumière et d’images humaines
Demain, peut-être encore une semaine
Il me faudra rentrer dans l’ombre toute obscure
Inutile et futile, ma pénible écriture
Et mon chant fatigué qui donc en aurait cure ?
Je passais par hasard, par erreur, sans vouloir
Et je vous ai aimés, de si loin, il faut croire
Que je n’étais pas doué, pas dans le bon registre
Pourquoi il nous regarde ? On dirait qu’il insiste
Je vous admirais juste, pas pour importuner
Je vous regardais juste, je ne fais que passer

Un enregistrement (voix simple)

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les poèmes de la Vayssière

Ce sont des poèmes donnés à la Vayssière en Aveyron à partir d’octobre 2024.