Figeac au bord du Célé déploie ses charmes. La petite ville a su se souvenir de l’égyptologue Jean-François Champollion natif du lieu. Il y a là le musée et la merveilleuse place des écritures. Son festival de musique, dans un clin d’œil amusant, invitait hier soir le duo Delta animé par l’un des descendants de la famille de l’égyptologue, Étienne Champollion et le flûtiste franco-égyptien Mina Ghobrial pour un concert offert sur la place de la Halle…
Le risque du cliquetis des fourchettes
Une place et sa halle rénovée sous laquelle dînaient de nombreux convives des restaurants situés tout autour. Quelques chaises, pas pour tout le monde installées pour les auditeurs en un lieu forcément passant. Voilà le cadre du concert.
Mon regard est ringard certainement : j’ai pu voir des parents installer sans vergogne leurs jeunes enfants vaillants sur les chaises, alors que des vieillards restaient debout juste derrière…
Il y avait grand risque que les bavardages, le cliquetis des fourchettes, ne viennent perturber l’écoute.
De temps à autres certaines grosses voix sont venues créer un fond sonore perturbant. Un garçon traversa la place, entre deux morceaux, nous faisant profiter de sa musique à lui, suivi de son gros chien tenant sa laisse… ainsi va la vie. L’inhibition n’est plus au programme.
Mais la force des musiciens fut de parvenir à capter l’attention d’un public disparate fait d’habitués du festival, de convives et de touristes de hasard.
Égypte réelle ou fantasmée
Avec humour souvent, le duo nous a donné à voir de ces accents d’une musique évoquant l’Égypte au gré de véritables rencontres comme de toute l’iconographie fantasmagorique qu’elle continue de susciter aujourd’hui.
Flutiste classique, Mina Ghobrial sait non seulement donner de la voix, mais du ney, nous plongeant dans les sources millénaires… tandis qu’Étienne Champollion peut conduire son piano de Berlioz à Debussy en allant à ses propres compositions dont les accents parfois peuvent rappeler Éric Satie ou faire des allusions au jazz dans une alliance étonnante du classique au contemporain, de l’Orient à l’Occident…
Que les imbéciles rétifs au métissage soit ici déboutés de toute velléité d’enfermement !
La place des écritures la nuit
Je n’étais pas allé la voir de nuit. Après 23 heures c’est un chat qui fait le guide.
Comme toujours, la foule se contient dans les mêmes lieux. Je pensais que nous serions plus nombreux à venir voir la place des écritures de nuit…
C’est un lieu où je pourrais aimer venir rêver à la nuit tombée si j’habitais là…
L’haleine chaude du Célé
Le centre ville n’est pas immense. La nuit y était chaude. Le Célé enlace calmement la ville en cette saison, même si à ses heures il peut aimer déborder. Dans les jardins autour, se cachent dans l’ombre des jeunes, des migrants, les uns avec leur musique, les autres avec leurs bavardages…
Même ici, tout le monde ne se mêle pas…
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