Les uns disent « best of », les autres diront « le meilleur » ou parleront de florilège. Il fallait grimper sur les hauteurs de la ville de Figeac ce 19 août au soir pour aller entendre l’ultime concert de la saison 2024 du festival. Le meilleur des rencontres musicales était dans la musique forcément, mais aussi dans les rencontres en elles-mêmes, autrement dit celles et ceux qui permettent l’évènement et que le public était venu remercier.
Le public a voté
J’imagine la difficulté de composer un programme équilibré quand il s’agit de prendre en compte les préférences du public. Car le public a voté. Les préférences du public croisent-elles toujours celles des musiciens ?
Je me dis qu’un musicien devrait avoir le droit de choisir le soir-même ce qu’il aimerait jouer en fonction de son humeur ou de l’ambiance, il viendrait créer la surprise.
L’exercice fut réussi et nous avons pu vibrer de Haydn à Chostakovitch.
En réentendant l’élégie pour orchestre à cordes de Sibelius , j’aurais presque regretté refuser toute cérémonie le jour de mon enterrement car ça aurait du cachet qu’on joue ça autour de mon cercueil… mais bon la musique, c’est fait pour les vivants, pas pour les morts.
Et si les envolées du piano m’emportent avec la sonate de Rachmaninov, je reste indéfectiblement en symbiose avec la sonate pour luth de Bach…
À la toute fin du concert, quelque chose a sauté du côté de l’électricité semblant interdire les rappels… une petite fumée…
Rencontres
Découvrant les lieux, je ne connaissais pas ce festival. J’ai aimé qu’il soit à « figure humaine » sans la « starification » un peu pénible d’autres lieux, à des prix accessibles… et il faudrait qu’un public jeune comprenne qu’il y trouverait autant de plaisir sinon plus que nombre de vieux habitués…
J’ai aimé qu’il rappelle aussi du Japon à la Finlande en passant par la Franche Comté ou St Nazaire que la musique permet sans difficulté de réunir sur un plateau des musiciens qui viennent des quatre coins du monde et savent partager non seulement un langage mais des valeurs.
J’ai aimé que ce moment rappelle l’importance des bénévoles ou du tissu associatif… Tant pis si cela semble naïf aujourd’hui, dans une époque où l’on ne parle que de tensions, de clivages, d’oppositions, de difficultés à vivre ensemble… mais la musique est bien plus qu’un divertissement quand elle sait créer du lien, porter des valeurs…
Moi Président, la Culture aurait son ministère d’État !
Nostalgie douce
Sur la route Renart joua à se jeter sous mes roues aveuglé de lumière. Je sus l’éviter. Quelque chose annonce la fin de saison, la fin d’été… Les locaux vont se retrouver entre eux.
Le brouillard enserre la vallée ce matin.
Je n’ai pas voulu photographier les musiciens ou mettre de vidéo pour préserver le précieux du spectacle vivant et poser dans l’intimité de la mémoire le meilleur des souvenirs.
Parce qu’il y a des choses que je ne saurais écrire et qui d’ailleurs doivent rester à l’intime.
le lien vers le festival qui reprendra en 2025
