Autoritarisme et népotisme

Publié le Catégorisé comme journal d'un électeur
Election
"Hand voting drawing, election vintage"/ CC0 1.0

Chaque jour depuis dimanche, je tiens mon journal d’un électeur.

Autoritarisme et népotisme sont deux adjectifs qui illustrent et caractérisent déjà ce qu’est l’extrême droite aujourd’hui et ce qu’elle favoriserait plus encore demain si jamais elle obtenait le pouvoir.

Absolue

Le candidat premier ministre pour l’extrême droite a dit, qu’il voulait la « majorité absolue ». C’est pour appliquer « son programme ». Il n’entend ni composer, ni négocier. Ceux qui ont donné leur âme au diable comprendront vite qu’ils ne valent rien. Vouloir la majorité absolue semblerait logique sauf que cette façon de poser ses conditions, cette intransigeance est aussi le signe tangible d’un manque de souplesse et d’adaptabilité à l’incertitude qui est le marqueur de l’époque, plus que jamais. Il veut la majorité absolue. « Je veux ». Les monarques absolus n’ont pas laissé de bons souvenirs. Ils nous ont ruiné. Message tout aussi enfantin et égocentrique que celui du président qui nous a plongé sciemment dans cette crise de plus.

Autoritarisme

Sur un plateau de télévision d’une chaine publique hier soir, ce 17 juin, un représentant de l’extrême droite s’en est pris en direct à des journalistes. Contester un reportage n’est pas le problème.

Mais cela fut fait avec une véritable violence verbale, une volonté délibérée d’humilier et disqualifier non seulement le reportage mais les journalistes dans leur personne, eux-mêmes accusés d’être complices ici de la gauche. Cette violence verbale très appuyée, accompagnée de regards, d’une condescendance méprisante et glaçante, n’avait d’autre but que d’effrayer, menacer de façon implicite le pauvre journaliste qui ne pouvait guère se défendre…

Ce n’était pas juste de l’énervement.

On imagine d’avance les pressions, les risques pour la liberté de la Presse, la tentation de la censure et puis ce que cela pourrait susciter et exacerber chez des militants énervés.

La même posture que chez Trump, Bolsonaro… ce même ressentiment, cette violence à peine contenue.

Népotisme

Allumant la télévision nationale, je vois à l’écran un visage : je crois reconnaitre la « candidate présidente » fille de qui vous savez.

Non, c’était sa sœur.

C’est à dire qu’après la nièce, on a fait revenir la sœur. Pas loin, le « candidat premier ministre » a été l’ex d’une des nièces, un ex de la candidate présidente est également dans les parages…

Cela fait beaucoup pour une même famille qui détient le parti par héritage.

Certes, consanguinité et népotisme se retrouvent ici et là, mais de façon aussi symptomatique et puissante. C’est la logique de l’extrême droite qui n’est pas dans la préférence nationale mais dans la préférence familiale.

C’est l’esprit clanique.

Les militants le voient-ils ?

Je sens ici et là que ça commence à bien douter. Les atermoiements, les ficelles un peu grosses des ralliements, les mensonges un peu trop visibles… oui, le doute arrive. Sera-t-il suffisant pour renverser les choses ?

Il y a chez les électeurs une forme de désespoir. Le nouveau front populaire va devoir la jouer fine et faire montre d’unité, mettre en avant ses propositions en pensant qu’il faut certes rallier son camp mais aussi mobiliser les plus modérés…

Toute cette agitation tend le climat. Cela nous affecte toutes et tous. Comme un COVID politique (le vrai COVID se réveillant d’ailleurs…). Et en même temps, dans les échanges du quotidien, je vois que les gens ont besoin de confiance, de lien, d’écoute, de reconnaissance.

C’est de lien humain dont on a besoin. Pas de verticalité, ni d’ordre qui sombrerait vite en autoritarisme.

une rose
Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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