Vive l’humanisme ! Dire cela c’est rappeler que les hommes sont faits pour vivre ensemble et choisir leur existence. Choisir son existence suppose de pouvoir être reconnu dans sa pleine et entière dignité et dans le même mouvement cela exige de reconnaitre et défendre la dignité absolue de chacune et chacun. Tout tient dans ce dialogue, dans cet équilibre. Il n’y a pas de projet sans éthique, pas d’éthique sans respect, pas de respect sans liberté ni confiance.
Le conformisme est une prison
Celui qui veut définir une personne par un jeu d’étiquettes se trompe. Y compris la personne quand elle pense que ce sont ces étiquettes qui la définissent. On ne fabrique pas les hommes comme des objets manufacturés. Chaque femme, chaque homme doit connaitre la possibilité de s’émanciper d’un destin tout tracé.
Nous sommes à la fois semblables et chaque humain est à lui seul un univers singulier, un univers en évolution. Il n’y a qu’une race humaine !
Une communauté peut ponctuellement protéger un humain qui a besoin de solidarité, mais elle n’est humaniste que si elle accepte la liberté absolue de chacune et chacun de s’émanciper, tracer son chemin, son destin propre…
Un bon parent est celui qui accepte que son enfant fasse son chemin comme elle ou il l’entend.
Chaque humain doit pouvoir apprendre, créer sa vie, partager, prendre soin de lui comme des autres. Personne n’appartient à personne.
Les préjugés nous tuent.
Voici une citation, elle est assez connue :
Notre jeunesse est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucun respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais. »
Elle pourrait évidemment être prononcée par nombre de nos contemporains. Nous entendons souvent cela.
Elle est prêtée à Platon au quatrième siècle avant JC !
Certains souhaitent revenir en arrière… mais jusqu’où reculer ?
Une conception pétainiste et rabougrie nous guette
Le candidat d’extrême droite à la fonction de premier ministre a dit qu’il voulait gérer le pays en « bon père de famille ». Le paternalisme est une des marques du pétainisme (Travail, famille, patrie). La formule associe clairement l’autorité au patriarcat. La notion de bon père de famille a été retirée récemment du Code civil.
D’autres ont un discours proche , plaçant l’autorité comme un préalable alors qu’elle doit offrir des perspectives. Une règle est bonne si elle protège et permet de construire (d’agir) en justice.
Une autorité sans projet pour la personne ou la société c’est le risque illustré aujourd’hui de devoir sans cesse resserrer et augmenter les contraintes dans l’espoir de faire plier… mais l’homme aime la liberté, il en a besoin. Le risque c’est la violence, la guerre civile, la révolution… qui ne ferait que remplacer un pouvoir par un autre…
Ne pas se contenter de l’espoir
On le voit aujourd’hui dans cette semaine décisive avant le premier tour. Il ne suffit pas d’espérer. Il faut agir, porter la parole, être ce que l’on attend d’autrui.
Il est impossible aujourd’hui de savoir ce qu’il pourra se passer. Ce n’est pas la peur qui doit nous commander mais la volonté d’agir et de choisir.
Chacune et chacun est responsable de ce qu’il est, de ce qu’il fait ou dit. Il y a une sorte de vertige. Je disais l’autre jour : « comment convaincre ? «
Plus que jamais je dirais en osant s’affirmer.
Je fais partie de celles et ceux qui ne veulent pas de l’extrême droite au pouvoir en France. Tout montre qu’ils n’ont pas changé, qu’ils masquent ce qu’ils sont (devant encore aujourd’hui éliminer des candidats peu présentables), qu’ils restent un parti « familial » , opportuniste… et surtout risquent de réveiller un feu qui couve sous la cendre dont nous n’avons pas besoin. Partout où elle a été « essayée », l’extrême droite a démontré qu’elle n’apporte que régression et dessert les classes populaires et moyennes. Le logiciel de l’extrême droite est ancien, inadapté aux changements du monde, ignore les problématiques liées à l’environnement et au climat.
Bien sûr la gauche comme les modérés, devront réfléchir à leur rôle, à l’entre-soi… au refus de partager le pouvoir et les responsabilités…
Il faut refuser l’angélisme. Il n’y a pas de « sauveur », d’homme ou de femme providentiel.
Juste nous qui pouvons dire et agir.
Les enfants d’abord !
Si une chose devait nous mobiliser, ce sont les enfants. Pas la question réductrice du pouvoir d’achat qui n’est que la petite fenêtre par laquelle on regarde le système économique…
Bien sûr que les prix sont élevés… mais à vouloir des prix bas, on a favorisé une économie injuste et polluante, destructrice et couteuse à moyen terme.
Il faudra interroger la question des besoins, du bien public.
Mais le vrai sujet, c’est comment allons-nous permettre à chaque enfant de devenir cette citoyenne ou ce citoyen libre et éclairé-e capable de prendre sa place dans ce qu’Edgar Morin appelait quelque part une « démocratie cognitive ». Que chaque jeune puisse accéder aux connaissances, aux arts, prendre soin de son corps et de son esprit, agir pour lui et pour les autres en solidarité, choisir son métier et de le faire évoluer , choisir son mode de vie en coopérant… plutôt qu’en se mettant en compétition… capable d’accepter en confiance les régulations de l’État car il en verra les bénéfices, le retour… et pourra contrôler en transparence l’action publique…
Jamais nulle part l’extrême droite n’a concouru à cette émancipation. La laisser agir c’est signer pour plus d’asservissement et de difficultés.
S’affirmer en humaniste c’est oser le dépassement de soi, c’est retrouver le chemin de l’optimisme dans la joie du projet collectif. Il faut dire NON au repli régressif pour pouvoir dire OUI demain et affronter la réalité des difficultés !
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