Bonjour, bonsoir ! Vous avez besoin de la joie et moi aussi. Décembre invite à placer des lumières même factices pour limiter la tristesse. Et si l’actualité du monde cogne sinistrement au carreau, nous ne voulons pas la nier. Nous ne voulons pas nous laisser noyer par les pensées sombres. Il faut nous relier au présent, à ce sentiment de la joie. La poésie peut en être le vecteur si elle ose s’emplir de sensations.
Petit soleil sur la route

Quand nous sommes partis marcher, l’arthrose de Galou le faisait claudiquer. Tout chien qu’il est, il sait s’emplir de sensations, d’odeurs, de parfums et du plaisir d’explorer pour faire pleine place à la joie. Les douleurs au fil de la marche ont diminué. Au retour il claudiquait moins.
Le soleil est apparu éclairant le causse. Pas un soleil puissant de juillet, mais un soleil joyeux, réconfortant… Nous sommes rentrés avec une bonne humeur délicieuse et partagée.
Bien qu’à pied je sifflotais allègrement la célèbre chanson de Brigitte Bardot : “je n’ai besoin de Bergson en Harley Davidson…”
Oui, le père Bergson voyait dans la joie une forme d’accomplissement tandis que d’autres y trouvent un remède au tragique.
Sur le réseau Threads qui vient d’ouvrir ses portes, nombre d’abonnés manifestent leur joie de trouver un réseau social “safe”, loin des disputes de X, avec une sorte de dynamique positive, d’engouement dans l’accueil qui montre que l’idée de joie est loin d’être de l’égoïsme naïf. Il y a de la fraternité là dedans… Et en “même temps”, de la lucidité face aux règles du jeu imposées par “Meta” qui appartient à un des gens du Web en recherche de renouvellement…. Peut-être que ça fera un Facebook plus jeune et plus ouvert… mais ce qui frappe c’est vraiment cette soif. Cette énergie. Cette envie de dépasser la morosité ambiante. La joie est l’amie de la Liberté.
Éprouver de la joie
Il y a du paradoxe dans la formule. Éprouver vient d’épreuve… La joie s’obtiendrait-elle au prix de la souffrance ? Elle est une émotion. Une volonté d’être pleinement à la vie, de s’en emplir avec conscience… Alors oui, elle est une récompense. La joie du travail accompli, la joie d’une réussite, la joie du dépassement, la joie des retrouvailles, la joie au travers d’évènements de retrouver le meilleur de soi même et d’autrui…
Si les émotions sont négatives, les laisser passer… si au contraire elles sont douces et d’une certaine façon sincère, c’est à dire non guidées par la folie, la manie ou des subterfuges (drogues et mensonges), le cerveau va les rechercher. Il faut bien se placer dans le courant de la rivière… C’est le flux de la vie. Et nous voilà dans ce fameux flow ! C’est ainsi qu’on fait sa chance à être disponible à ce qui est bon pour soi et les autres, à être bon pour soi et pour les autres…
Il faut une éthique, de la mesure à la joie : on dit volontiers “Calme ta joie !”
La joie est une recherche, une démarche, en prise avec le réel.
Le bonheur, idéal, peut nous piéger tout autant qu’une joie qui s’illusionnerait de passion. Il y a peut-être une sorte d’équilibre à trouver.
J’ai toujours préféré les fêtes improvisées, les fêtes spontanées, créatives aux fêtes trop organisées où il s’agirait de s’abrutir collectivement. D’ailleurs rien n’est plus déprimant que le bêtisier de fin d’année !
Ceux qui se prétendent toujours “joyeux” nient trop une part d’eux-mêmes pour être sincères. Je ne veux pas de ce conformisme.
La joie sincère n’est pas convenue. La joie c’est la petite flamme aux yeux de notre enfant intérieur.
Une réconciliation.
Colette Magny nous a laissé ces mots dont je vous donne un extrait de “Frappe ton cœur” :
Tu n'auras la joie,
Tu n'auras le bonheur
Ni dans l'argent
Ni dans l'amour
Mais dans la vérité
Frappe ton coeur, c'est là qu'est le génie
Aime vraiment, aime vraiment
Ton prochain comme toi-même
C'est une vérité qu'on nous a transmise
Mais elle n'a pas pris
Frappe ton cœur, c'est là qu'est le génie
Ne passez pas à côté de votre joie.