Oui, irons-nous vers un été pourri ? Ce n’est pas moi qui pose la question dans ce journal d’un électeur. Dans quelques heures le printemps se retirera en toute humidité. L’été peine à être crédible avec son programme d’orages en tous genres. Oui je dis en tous genres depuis la neuvième édition du dictionnaire de l’Académie ! Tenez-vous à la page ! Ce sont les présentateurs qui demandent au spécialiste météo de service. Irons-nous vers un été pourri ? Notez que les jeux olympiques ont disparu des radars. Anne a remisé son maillot dans le placard.
Il est beau mon programme !
De nos jours pour être élu il faut aller se faire adouber par … le MEDEF. Bien connu pour son refus :
- d’augmenter les salaires ?
- de recevoir des subventions de l’État ?
Ce sont eux qui nous disent ce qui est « raisonnable »,et ce qui ne l’est pas… ils ont leurs « experts »… Les candidats sont priés de rassurer sinon les marchés vont s’emballer. Un marché qui s’énerve c’est le crédit en berne, l’inflation et la chute de la croissance et des impôts en plus, tout ça tout ça… Les chiffres n’engagent que ceux qui y croient… Meuh non je fais pas du bashing d’économistes ! Ils se débrouillent bien sans moi…
D’ailleurs je viens de faire mes comptes et je me suis rappelé à la prudence.
Pour la France la question est de savoir à qui on va demander « des sacrifices »… L’ennui c’est que tout le monde n’en a pas la même définition… L’ennui c’est qu’il y a parfois,enfin très souvent, des sacrifiés à ce petit jeu. Et ceux là, on ne les consulte pas vraiment. C’est démago de dire ça. Ce sont pas des experts. Juste des experts du frigo vide au 15 du mois.
Le pouvoir d’achat est dans toutes les bouches. Mais on parle rarement de ce qu’on achète, de ce dont à besoin… « Les produits de première nécessité ».
Moi si j’ai une salade, du fromage de chèvre et un peu de poésie, ça me va. Bon d’accord j’ai mangé des fraises ce soir. Du pays. La barquette à deux euros quatre-vingt-dix-neuf. Je ne sais pas qui a gagné quoi là-dessus. Sujet tabou.
Bref, on nous rebat les oreilles avec ces affaires de pouvoir d’achat et les gens continuent de se gaver de produits transformés malsains. Pas chers mais malsains.
De toute façon on n’a pas le temps. Déjà qu’il a fallu trouver des candidats à peu près présentables, virer ceux qui dénotaient trop, alors pour le programme économique, on verra hein ? Et d’ailleurs Attal a des tas de nouvelles idées auxquelles il n’avait pas pensé avant.
On vous regarde !
Attal ressemble de plus en plus à Raymond Barre. Bardella ressemble à un ado maladroit qui a mal révisé avant le contrôle. Il va gaffer. Même lui s’en rend compte. Du côté du Nouveau Front Populaire, on aimerait que ça se tienne un peu… que ça se rende dans les campagnes, dans les quartiers, du côté des abstentionnistes et de ceux qui sont un peu trop amers mais qui de toutes les façons ne lisent pas les programmes. De l’empathie pas des rodomontades !
D’ailleurs moi je les ai survolés aussi. Les programmes. Pas les paysages. Je sais pour qui je vais voter. À gauche au premier tour et si je peux encore au deuxième… et si je ne peux pas, j’irai regarder d’un peu près le curriculum des candidats… Comme me disait un ami chasseur, « il faut savoir trier le bon groin de l’ivresse ! »
Et le sado-cynique de l’Élysée ?
Son propre camp aimerait qu’il se taise. Voilà qu’il tempête contre ses conseillers ou bien qu’il balance des formules à l’emporte-pièces montrant que plus tard il pourra toujours adhérer au RN puisqu’il en est le meilleur allié.
Il est perdu. Peut-être que c’est son orgueil qui lui permet de tenir ?
Je crains une fin tragique. Je ne rigole pas. Pour nous, pour lui aussi.
Je ne veux pas sombrer dans la méchanceté !
Vous ne me ferez sombrer ni dans le désespoir, ni dans le ressentiment. Il y a de quoi avoir honte, mais de nous tous collectivement. Nous les avons trop laissé faire. On leur a confié les clés de la maison, nous avons été plutôt gentils et tolérants… ou en fait on avait nos jeux sur nos smartphones, Netflix et les commandes en ligne à assurer. Ça nous distrayait, ils en ont profité.
En politique comme pour le reste nous consommons : on voudrait pouvoir commander lundi, être livré mardi et changer de fournisseur mercredi. En payant de moins en moins cher. Sans rien faire.
Coluche nous manque ! Mais on a même plus de Coluche.
Non, je ne veux céder ni au ressentiment, ni au désespoir. Tout ça n’est pas de la grande Histoire. C’est petit face aux enjeux immenses qui sont devant. C’est comme s’il fallait absolument faire diversion. C’est perdre du temps.
Que vive l’été !
Demain je ne sais pas ce que sera la fête de la musique. Tu as le cœur à la fête ? Et puis je veux prendre mes quartiers d’été, ce sont mes quartiers de noblesse, d’altruisme, d’humanisme et de culture. Je veux voir la jeunesse danser, chanter, oser, inventer, je veux voir les talents s’exprimer et nous sauver.
Les talents ce sont les créatifs, les artistes, les artisans, les poètes,celles et ceux qui nous relient à la poésie de la vie… Et chacune, chacun devrait pouvoir dans sa vie personnelle comme son travail, chaque jour de la semaine, apprendre, créer, partager, prendre soin de soi et des autres et de la nature. L’activité humaine y trouverait alors son sens.
Mais pour ça, il faut savoir nous accueillir mutuellement sans mariner dans des visions rabougries et fermentées…