Un numbat dans mon ordinateur

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Numbat

C’est un petit marsupial australien, il est menacé. C’est aussi l’animal totem qu’Ubuntu a choisi pour la nouvelle version de son système d’exploitation dite 24.04 LTS qui sera prise en charge pour plusieurs années. Tout en envoyant mes condoléances à ceux qui payent et voient leur ordinateur ralentir au fil des nouvelles versions de Windows à l’obsolescence programmée, au delà du frisson que provoque une mise à jour, quelques mots pour redire la cohérence qu’il y a pour moi à prendre appui sur les outils du libre...

Transition depuis 2015

J’ai commencé je crois, par utiliser le système Windows 32… et la suite bureautique qui allait avec. Époque des disquettes, sans connexion Internet… Les machines de l’époque sont au rayon des antiquités… Ce n’était pas sans charme, on s’initiait au mystère de ces outils dont on ne comprenait pas tout… C’était au début comme de supers machines à écrire…

J’ai découvert progressivement bien plus tard, l’intérêt d’outils issus du libre : question d’indépendance, de sécurité… J’ai assez vite navigué avec Firefox, écrit avec LibreOffice et utilisé le courrielleur Thunderbird.

À l’époque j’entendais tout de même les critiques de celles et ceux qui trouvaient que les outils issus du libre étaient peu fiables ou trop difficiles à utiliser. On les entend encore. Très souvent, ces critiques venaient d’utilisateurs qui n’avaient pas forcément installé ces outils et qui répétaient ce qu’ils entendaient…

J’ai longtemps acheté des revues papier qui proposaient surtout des conseils pour maitriser les outils Windows… et puis progressivement, j’ai mesuré à quel point on se jouait de nous. Sauf à choisir Apple très cher et fermé sur lui-même, il fallait donc utiliser le système Windows et se retrouver avec les outils liés, les mises à jour imposées, lesquelles finissaient par ralentir les machines qu’il fallait remplacer…

En 2015, sur une machine qui avait été achetée en 2007 et pourtant performante, je l’ai encore, je me souviens un jour d’avoir râlé après des problèmes de mises à jour et de configuration…

J’ai commencé « timidement » par installer à côté de Windows un système Linux Ubuntu. Puis j’ai fait de même sur le petit ordinateur portable de la maison qui ramait encore plus…

Progressivement je me suis rendu compte que naturellement je délaissais l’univers de Windows et n’utilisais plus qu’Ubuntu dans ses différentes mises à jour et déclinaisons…

Je crois que c’est en 2019 que j’ai basculé les machines totalement sous Linux en retirant Windows et un an après j’achetais une machine véloce pré-équipée sous Linux.

Le happy-few des puristes

Dans cette transition, j’ai ressenti souvent les critiques ou le mépris de celles et ceux qui continuaient de préférer payer et se laisser espionner… Parfois avec les ordinateurs c’est un peu comme la bagnole. On en veut une super performante… sauf qu’on n’exploitera pas forcément ces performances… Si j’avais le malheur de les interroger, je constatais souvent qu’ils ne faisaient pas plus de choses que moi, sinon moins, avec leur suite bureautique… La peur aussi dans ce domaine fait souvent aboyer. Pourtant, je n’ai jamais empêché personne de choisir « son système »…

La défense et la promotion du libre n’est pas seulement la défense d’une approche technique (éprouvée en l’occurrence) mais se réfère à un modèle économique plutôt fondé sur la coopération et la transparence que la compétition …

Mais je l’ai déjà dit ailleurs, dans ma découverte du libre, j’ai également été confronté à certains puristes parfois très agressifs ou condescendants, peu prompts en réalité à partager leurs connaissances. Outre le jargon, on me reprochait par exemple de m’en tenir à Ubuntu (trop populaire ?) pour ne pas préférer des solutions réputées plus stables comme Debian. Parfois, avec la meilleure des intentions, certains se transforment en donneurs de leçons… Un blogue que j’apprécie beaucoup vous envoie des « pop-ups » pénibles pour vous reprocher de ne pas avoir de bloqueur de publicité… Je ne l’active pas systématiquement pour des raisons techniques et aussi pour voir justement ces publicités ou comment elles se positionnent. Je n’achète pas pour autant ce qui est proposé… L’argument qui consiste à utiliser les méthodes de l’adversaire peut se comprendre mais n’est pas forcément très élégant…

Je ne suis pas un « pur » adepte du libre, je fais des compromis pour moi même… C’est vrai que ce site continue de faire des liens pour des vidéos You -Tube mais on peut en refuser les « cookies » et c’est fait ponctuellement quand je ne trouve pas de contenus qui répondent à ce que je recherche… J’utilise également la plateforme Soundcloud pour partager une partie de mes chansons… Là aussi les visiteurs peuvent refuser de cliquer… J’ai également « entre autres » une adresse Google ancienne… après je n’en fais pas la promotion et je sécurise autant que possible les choses… C’est à dire que j’essaie d’agir en évoluant sans sombrer dans la tyrannie de la paranoïa ou de l’intégrisme…

C’est un peu comme avec les réseaux sociaux. J’ai quitté Twitter il y a un bon moment lui préférant Mastodon et si des personnes aiment me retrouver par Facebook, j’en efface régulièrement les contenus…

Ce que je veux simplement souligner, c’est que je trouve dommage que par excès de « pureté » certains empêchent ceux qui aimeraient avancer vers le libre de le faire en ajoutant trop d’exigences et en alimentant des peurs…

Après je n’ai pas fini d’évoluer… en tout cas sur mon ordinateur les applications sont libres… sauf un ou deux navigateurs utilisés pour tester le site…

Je ne reviendrai pas sous Windows

Je ne suis pas un spécialiste, je me débrouille de façon souvent empirique même si je suis un utilisateur régulier d’ordinateurs, d’outils numériques etc.

Aujourd’hui je suis à l’aise avec des outils qui sont fiables. J’ai moins éprouvé de soucis pour lire des documents avec LibreOffice qu’avec des versions de Word parfois non compatibles entre elles !

Les mises à jour avec Ubuntu se font sans souci. Elles ne ralentissent pas la machine, au contraire, elles ne sont jamais imposées…

J’ai eu la chance avec trois machines sous différentes versions de Linux, de ne jamais planter. Parfois il faut réajuster tel ou tel point mais pas de souci. Rien d’austère non plus dans les outils…

La mise à jour de ce matin

Par exemple ce matin, une mise à niveau m’a été proposée.

mise à niveau vers Ubuntu 24.04

Comme j’ai la chance d’avoir la fibre et que j’avais déjà installé la version intermédiaire 23.10, en dix minutes tout était plié.

Pas de souci pour faire reconnaitre la carte son, la caméra, l’imprimante… rien à configurer, se laisser guider et constater la rapidité.

Redémarrage

Redémarrer l'ordinateur après la mise à niveau

Forcément, il y a ce petit moment de frisson au moment du redémarrage. Est-ce que tout va fonctionner ? Est-ce que je ne vais pas être perdu avec tel ou tel élément de configuration ?

Je me suis même inscrit à la version Pro gratuite pour moins de 5 appareils. Il s’agit d’une version par abonnement avec à la clé dix ans de mises à jour de sécurité et de support optionnel.

Comme je vous écris à partir de cette machine, vous voyez qu’il n’y a pas de soucis…

Alors qu’hier on demandait « pourquoi es-tu passé sous Linux ? « , je crois bien que la bonne question serait, « pourquoi rester encore sous Windows ? « 

Belle journée !

Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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