Taïaut ! Re-Taïaut ! Ben quoi ? Je croyais être allé faire barrage contre l’extrême droite. Dans la télévision hier soir un monsieur qui semble sorti de la télévision en noir et blanc des années soixante, lâchait ses horreurs… Il est donc ministre. Premier prix de démagogie du mois, le voilà venu flatter celles et ceux qui pétris de ressentiment ont besoin d’ennemis pour exister. Le pire du pire. Triste sire. Si peu le distingue du parti de la Haine. Merci encore au Prince-Président ! Du jamais vu ce retour en arrière !
Remettre le film à l’endroit
C’est trop facile. Ce clivage bas de gamme ne va pas forcément aider la gauche à faire son aggiornamento. Les filles, les gars, va vite falloir changer de logiciel ! J’aimerais bien a minima ne pas voir plus d’extrême-droite au pouvoir avant de mourir.
Penser les choses autrement. Je ne me vois pas militer dans un parti. Le pouvoir ne m’intéresse guère et je n’ai pas franchement l’esprit de chapelle fut-elle laïque. Peut-être d’ailleurs, faudrait-il savoir imaginer des démarches transparentes et démocratiques... Je n’ai pas développé, mais j’aurais bien aimé que les militants de gauche puissent choisir en votant leur candidat-e au poste de premier ministre… et plus tard pour un programme, pour une primaire…Non, tout ça s’est réglé entre boutiquiers…
Tout comme la formation du gouvernement, les positions des uns ou des autres… Nous sommes condamnés à n’être que des spectateurs aussi passifs que surpris par les rebondissements imprévisibles du scénario : donc, les perdants sont les gagnants.
Donc on est allés voter pour se faire gentiment cracher au visage. Le Prince-Président nous rit au nez. Impunément. Insolence. Mépris.
Mais le destituer, ce serait de nouveau ouvrir la vanne à la dame de haine et ses sbires. Non merci.
Patienter un peu dans l’antichambre de la désillusion ? Le risque c’est que les déçus retiennent leur bulletin. Marre de jouer depuis des lustres les supplétifs de la droite.
Alors ? Alors, on verra s’il faut agiter de la plume ou du calicot, entrer en résistance…
Un triste arrière-fond
Si je ne vivais pas dans un lieu merveilleux, humant l’air, y faisant de belles découvertes, si je ne pouvais échanger chouettement avec des personnes qui éclairent la vie… cette ambiance déprimante me contaminerait.
Être attentif et solidaire, mais refuser de sombrer du côté des aigris. Ce qui se passe est grave…
Ils accusaient la gauche de vouloir augmenter les impôts, ils vont le faire… Peut-on croire un seul instant que ce sera avec justice ?
Ils ont à la bouche des mots au goût de revanche. Les plus faibles risques de se trouver affaiblis. Les « différents » moins assurés. Nos avancées et nos conquis sociaux menacés.
Si les gens savaient pourtant qu’en se regroupant, ils pourraient changer le rapport de force…
Brouillage
Cet espèce de brouillage, cette incertitude ajoutée, nuit aussi bien aux jeunes gens qui ont du mal à se motiver, qu’aux vieux… Il n’est pas aisé de rester concentré.
Pourtant, il faut aussi que chacune et chacun puisse tracer son chemin. Osons être nous-mêmes. Acceptons l’idée qu’il faudra nous affirmer, dire, relever la tête, refuser les raccourcis.
Nous avons besoin d’inventer d’autres possibles, de nous affirmer sans nous opposer mais sans nous laisser humilier.
La question n’est pas d’être d’accord sur tout, mais de savoir quelles sont nos valeurs, ce que signifie le mot « progrès » et notamment comment nous pouvons nous retrouver autour de la devise républicaine.
C’est bien beau de ponctuer ses discours par « vive la République, vive la France ! »
Ce qui compte c’est le triptyque : « Liberté, égalité, fraternité ». Je ne trouve rien de plus beau pour nous faire vivre ensemble. Rien à rajouter mais tout à comprendre de ce triangle qui ne vibre vraiment que si on pense à chacun de ses trois sommets simultanément.
Y a du boulot ? Juste un peu.
