C’est le poème à la coque du matin. Cette semaine en effet, vous trouverez ici chaque matin un poème à la coque, autrement dit, un poème concocté en trois minutes ! Chacune, chacun est invité-e d’ailleurs à inventer un poème à la coque selon la recette prévue et l’envoyer. Et voici : Le cerisier !
Poème : Le cerisier
Vous n’écoutez pas aux fenêtres
Bruisse l’étole du cerisier
Une arabesque m’a fait naître
À la ramure du fruitier
Je cherchais l’aube sur ta bouche
Une avalanche de giboulée
A pris tes lèvres enfin offertes
Mon âge est mort dans cette averse
Mon âge est mort sur le papier
Un merle a bu à mon gosier
Un dernier souffle me transperce
Les feuilles étaient encor si vertes
Modalités
Le poème a été écrit au clavier à l’aide d’un chronomètre, sans correction ni reprise. C’est le chronomètre qui a interrompu le geste.
Cette fois, je ne me suis pas précipité, j’ai laissé le temps au silence de s’imposer, mais je n’ai pas cherché à guider la pensée, ni à faire rimer, ni à faire rythmer…
Pourquoi le cerisier ? Je me souviens dans la dernière promenade être passé sous un cerisier dont nombre de fruits verts étaient tombés au sol. Il y a en ce moment de nombreuses averses qui interrompent les escapades… Mais je ne me souviens pas avoir vu de merle…
Je me demande
Si la lectrice ou le lecteur de passage y trouvera son compte, mais surtout osera s’essayer à son tour à l’exercice. Trois minutes ce n’est rien. Peut-être le temps contraint fait-il peur ? Puis ensuite oser envoyer son texte, accepter qu’il soit publié. Est-ce que c’est assez bon ? Est-ce que c’est un poème ? Est-ce que la métaphore est belle ? Est-ce que je ne vais pas laisser passer d’erreur ou si je laisse ma pensée divaguer, ne va-t-elle pas à mon insu dévoiler des secrets sur ma vie ?
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