Cette nuit, celle du dernier samedi d’aout, la pluie a cogné aux vitres. À quatre heures le froid m’a réveillé. Quatorze degrés contre vingt-cinq la veille. Le jardin prend des allures d’automne. Trop tôt. J’ai glissé sur la platine « Over the clouds » de l’élégant Laurent de Wilde. Vidée déjà de quelques meubles la maison résonne un peu plus. Galou s’est allongé dans le garage…
Un parfum de rentrée
À l’époque des obligations professionnelles, j’étais déjà au bureau depuis un moment. Les « services administratifs » se réveillaient doucement. Il fallait vérifier qui serait là devant combien d’élèves, gérer les aléas et les consignes descendues du ciel ministériel… vraies et fausses urgences…
Maître d’école, c’était pareil mais avec le frisson d’impatience : découvrir les nouveaux élèves. Ouvrir avec eux un nouveau chapitre. Imaginer les visages. Les rassurer bientôt. Je n’ose compter combien ils furent… Quelques uns ont gardé le fil : on dit souvent qu’élève, nous devons beaucoup à un professeur ou un maître. L’inverse est tout aussi vrai. J’ai tellement appris de mes élèves ! Y compris sur les connaissances à enseigner !
De loin, le parfum de rentrée vient encore à mes narines. L’odeur des cartables neufs. Cette impatience. Toutes ces images de mon propre temps d’écolier. Je mettrai des textes en ligne la semaine prochaine…
Cette semaine, je l’ai passée entre déménageurs, assureur, fournisseurs d’énergie ou d’Internet. J’ai pris de l’avance. Pas chômé. Ma façon à moi de faire la rentrée… Il va falloir commencer à remplir les cartons…
Trier encore
Il faut encore trier, alléger, s’alléger. Je donne. Je me sépare. Je recycle. Je ne possède pas grand chose. C’est bien.
Il y a là comme une sorte de doux vertige à larguer les témoignages du passé qui pèse. Jeter, jeter encore ?
Ce qui compte, on ne l’oublie pas. Les objets ne sont riens.
Certains sont là, au bord de l’usure absolue, du délitement, ils datent du temps maternel et je n’ose pas encore les laisser derrière. Pourtant… Ce vieux coffre dont la marqueterie est usée et a sauté, ce fond de miroir abîmé… Il va me falloir un peu de courage pour leur dire adieu.
J’ai même encore le dernier paquet de clopes de ma mère, de la marque « Balto » . Je crois que cette saloperie de cigarettes ne se vend plus… Est-ce que je vais avoir le courage de le valdinguer ? Parce que franchement, est-ce que ça évoque de bons souvenirs ?
Tant de choses à apprendre
Si j’ai le coup de foudre pour le nouveau lieu où je vais vivre, encore quelques semaines à chatouiller mon impatience, si j’en pressens les richesses, les mystères… je me sens comme un enfant qui aura de nouveau tout à apprendre : les repères, les personnes, la géographie et l’Histoire…
Apprendre les chemins, apprendre la rivière et découvrir qui vit là bas. Apprendre les merveilles de ces paysages incroyables, de ces vallons, de ces castels accrochés à des falaises, de ces maisons douces…
Je sais aussi l’abandon, les classes que l’on ferme, la gare qui n’attend plus de trains…
Nous nous connaissons si peu dans notre propre pays.
Tant de choses à créer
Calée dans son chemin, la future maison est à la fois en retrait et reliée au monde. J’y ai senti immédiatement de bonnes ondes pour écrire, chercher… mais aussi accueillir.
Le coin est un lieu de passage pour les marcheurs qui vont à Compostelle. J’aime bien cette idée. Escale, lieu de passage et invitation au voyage…
Renouer avec le temps. Le vrai calme et tous les projets qui sont là devant.
Ici
Certainement le site va évoluer. Il prendra de nouvelles couleurs. J’aimerais peu à peu y glisser de la vidéo, mais ce n’est pas si simple…
Un public de fidèles vient le visiter. Certains n’osent que des messages privés. Je ne cherche pas spécialement la notoriété, on me dit pourtant que je devrais le faire connaître plus encore… à voir