J’avais dans l’idée d’abord de vous parler de la saturation ressentie en ce moment avec les divers flux médiatiques, face notamment à l’actualité terrible, au spectacle affligeant des politiques ou à la bêtise des réseaux sociaux… Mais l’évoquer est pour l’instant déplaisant. Le vent froid qui souffle aujourd’hui agace. Il faut s’emmitoufler. S’éloigner du brouhaha et des cris. Avec le chien dans ce cas là, nous nous offrons un interlude, une escapade, une respiration, une exploration… Nous allons marcher pour nous connecter au vivant.
Se relier au présent et aux émotions de la nature
Je sais cette chance : pouvoir s’évader en quelques minutes dans des espaces fantastiques. Mais à Paris je pouvais tout aussi bien m’échapper dans les jardins du Luxembourg ou aux Buttes Chaumont… Ici, en quelques minutes, le Quercy vous offre d’incroyables horizons. On entend siffler les rapaces. Le chien hume mille passages. Des fleurs sauvages surgissent entre les pierres, les nuages offrent leur festival…
Il ne faut penser qu’au spectacle offert. Se laisser guider par le chien qui sait ce qui compte et ne cache pas sa joie. Je prends des images c’est vrai, mais je m’impose aussi à certains moments de ne pas toucher l’appareil, regarder, humer, se laisser traverser.
Les lieux sont à ce point extraordinaires que les hommes en ont mesuré le sacré. Du côté de Gréalou dans le Lot, j’aime revenir au fil des mois, voir ce qui a changé. Je médite déjà de revenir les nuits d’été lorsque tomberont les étoiles filantes.
L’espace est ouvert à 360 degrés et offre tant à voir… Il n’est pas facile au néophyte de nommer les plateaux, les montagnes au loin… prendre ses repères, chercher, s’orienter, comprendre les chemins…
Les rares passants croisés, enfants, adultes, animaux… ici chacune et chacun est apaisé… Une heure là haut, c’est comme si on allait faire le plein de « paix ».
On en revient repu, empli, lavé en même temps… une sorte de consolation supérieure et de complicité accrue avec les lieux et les êtres vivants… Les émotions affleurent, les surprises… entre les orchidées sauvages, les murets de pierre sèche…
Une école de respect
Je sais bien que des idiots ont démoli des cairns qui étaient plutôt jolis le long du chemin principal… je ne sais s’il est pertinent d’en construire ici, sur les plages c’est néfaste… J’espère que c’est juste le vent ou un enfant qui les aura fait tomber… mais les lieux semblent respectés et entretenus, propres… La nature est respectée.
L’un des avantages du lieu c’est qu’il suppose quelques efforts pour s’y rendre…
Lorsque je dis que lieu est une école de respect c’est à la fois parce qu’il est si beau et préservé qu’il invite à l’attention, parce que croiser des personnes sans les saluer semblerait incongru et déplacé… mais encore parce que le retour dans « la civilisation » fait que vous n’aurez pas envie d’imiter les comportements agressifs, les excès verbaux vous sembleront juste de trop… C’est aussi une façon d’inviter à s’éloigner des comportements toxiques ou agressifs…
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