Quand j’étais petit, j’étais très ami Avec Poucet À la sortie de l’école, jambes folles, Nous courrions voir la Peau d’Âne Elle sentait un peu mauvais Et nous ne mangions jamais Son gâteau On repartait, les jambes folles Elles tremblaient un peu, nos guibolles Mais nous l’aimions bien la Peau d’Âne Elle était douce et triste Quand elle nous regardait Quand j’étais petit Nous n’étions pas amis avec le Petit Prince Il nous agaçait, avec ses principes, sa rose et son mouton Il ne jouait jamais dans l’herbe haute du jardin Et encore moins à saute- mouton Il avait trop vite grandi d’après la psychologue Ses parents étaient partis disaient mes parents Alors, il s’inventait des histoires Mais Poucet aussi avait eu des problèmes avec ses parents Ça ne l’empêchait pas de rire et bien souvent ! J’aimais quand il piquait les bottes d’un très grand Il sautait haut par-dessus les collines On tombait dans l’herbe, les ravines On se roulait dedans Poucet riait et je riais C’était ça le bon temps ! Mais que voulez-vous, c’est comme Cendrillon Avant elle était si gentille, mais depuis, elle nous regarde de haut Jamais plus elle ne prendrait le métro Alors, on la laisse tranquille, c’est une fille Bien plus jolie que les jonquilles Et bien maligne dit ma maman Qui en sait long sur tous les gens Quand j’étais petit, j’étais très ami Avec Poucet Il était toujours d’accord pour partir au loin Et on se perdait et on revenait Nous nous disions tous nos secrets Il me racontait sa vie, je lui lisais des livres Il ne lisait pas bien Poucet Ça lui donnait un air inquiet Quand la maîtresse lui demandait Alors, je lui montrais les lettres, en cachette Quand il les sut, il me serra la main Puis il partit pour le vaste Monde en me disant Je suis grand maintenant, tu comprends ? Quand j’étais petit, j’étais très ami, avec Poucet.
in PoésieMômes – sept 2012