Le chemin après la maison mène à d’autres chemins. Vous savez combien j’aime les chemins, en poèmes, en chanson, dans ma vie depuis gamin… C’est le titre du feuilleton que je partage ici, j’habite un chemin et quarante articles de ce site reprennent déjà ce terme… c’est dire si cheminer est ma joie !
Cheminer avec Galou !
Nous n’allons plus si loin, heureux, il met un tel entrain et ne ménage pas ses efforts pour grimper la pente. Il hume tout ce qu’il peut, souffle dans la montée et montre une communion avec son maître qui est un pur délice.
Toujours partant, toujours volontaire, il place son arthrose de côté et apprend à éviter les embuscades des buissons ou les mauvaises pierres pour ne pas chavirer…
Je me souviens quand quelques années plus tôt, pas si loin en arrière, il galopait joyeux devant, loin devant : chien des montagnes, chien des plages, chien du causse aujourd’hui, toujours avide de paysages… Il faisait quatre fois notre trajet, allant et venant rieur. Je sais qu’il les préfère à la ville ces paysages plus magnifiques les uns que les autres… Il a le sens de la liberté – petit celui de la fugue- , il perçoit tout ce qui vibre de la vie sauvage et trouve son bonheur dans toutes ces sollicitations qui l’émerveillent comme moi…
Le voilà qui se gorge de sensations, goûte les parfums, entend les bruissements, décrypte les froissements… il le fait encore malgré l’âge… il est dans « le flow »…
Un luxe, une récompense
Si les humains ne sont pas loin, on n’entend rien de l’activité humaine que des bruits lointains près de la rivière. Surtout, il y a tant à regarder partout de la falaise à la vallée, d’un bord à l’autre du plateau, vers le village ou vers Villefranche de Rouergue, vers les montagnes… Tout se donne à voir de loin ou de près dans une telle diversité que des journées d’exploration ne suffiront pas… On devient vite insatiable, impatient de revenir…
C’est un luxe, c’est une récompense. Mon poème est dans le chemin…
Ici chaque buisson à quelque chose à dire. Des rochers surgissent, le caillou n’est jamais loin. Les falaises abruptes parfois peuvent surprendre au bout du sentier.
Aujourd’hui nous avons entendu foultitude d’oiseaux. Ni vu, ni entendu de rapace… Quelques grésillements dans les arbres en fleurs…
J’ai des projets de marche plus lointaine. Il faudra hélas que Galou trop fatigable reste à la maison et ça me fend le cœur. Ici tout le pays appelle à la marche. Ce n’est pas pour rien que le chemin de Compostelle traverse la région… Les pieds commencent à me chatouiller.
Rentré à la maison, le chien dort de sa bonne fatigue. Repu d’images et de parfums. Après s’être désaltéré j’ai eu droit à ces manifestations de tendresse qu’il déploie de plus en plus en vieillissant comme s’il voulait me remercier.