Le matin, elle est là. La Brume et ses particules hygroscopiques microscopiques enserrent tout. Le regard s’y noie comme l’esprit. Plus singulière que la nuit elle impose son silence. Les oiseaux se taisent comme intimidés. Ici ce n’est pas la brume marine au goût de sel. C’est une brume de forêt et de rivière. Une brume lourde et douce.
La brume
Submergé par la brume
Le causse est ce vaisseau
Il avance et s’épanche,
Protège ses oiseaux
En silence, la branche penche
Le chien hume
Le passage du lapereau,
Mes doigts sentent la cendre
Tout est retenu dans le silence accru de février
Au loin, la rivière déploie ses hanches
Sur les herbes transies de la rive
Un vieillard songe, il esquive
De vagues souvenirs d’amour
Il pense à ce roseau comme à cet ami
Perdu par mégarde, perdu par maladie
La vie retient sa main, le soleil tarde
Nous n’avons que nos faces blafardes
Pour nous mirer dans le café
De nos désillusions, les fées
Sont parties à la ville
Toujours le futile brille
La brume prise au piège des falaises
Nous enveloppe de son linceul
Alors, on peut se plaindre et dire qu’on est seuls
Feignant d’ignorer l’haleine de l’enfance
À nos joues rosies d’espérance
Tu sais bien que la brume va se lever
Que le printemps va venir
La bonne odeur du vieux café
La chanson signera ton rire
Gamin dramatique à l’insolence ensoleillée
Ta jeunesse si loin d’être encore brûlée
Tes mains sentent la cendre, elles ne sont pas rouillées.
Encore ?
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