Tu veux dire que tu cocoones ? Non, je coconne. Ce qui est mieux que si je déc…
Vive le Québec en Aveyron ! Il pleut, il fait trop froid pour arpenter le causse, trop flemme pour bricoler ou trop de fatigue pour philosopher, je coconne, je souffle, bien au chaud, tranquille… ça faisait… un léger bail.
Au sud ça coucoune
Mais parfois ça cacoune, ou ça cocoune. Les anglais n’ont rien inventé. C’est la coquille de l’œuf ou le cocon douillet… ça file doux peu importe les variantes et pour l’orthographe vous ferez bien ce que voudrez.
Le cocounage est aussi une façon de se replier à la maison (tiens, comme au vieux temps du confinement) et d’oublier d’aller faire les boutiques ou de consommer n’importe quoi en achetant en ligne des objets polluants fabriqués par des personnes exploitées…
Quand on coconne c’est pas qu’on oublie le dehors mais on est au dedans, dans ce luxe incroyable, presque obscène par les temps de catastrophes qui courent…
Ça faisait longtemps…
Pour le feu…
Retrouver une cheminée…
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
J’ai pas perdu mon Éluard… J’ai toujours le poème en mémoire…
Pour le gâteau au four…
J’essaie de me souvenir, la dernière fois que j’ai fait un gâteau ? Peut-être quand Cécile est venue ? Je doute… et puis pendant des semaines la vaisselle et les moules étaient dans des cartons…
Parfois on se refuse idiotement des fêtes…
Isis ne chipote pas
La chatte a bien compris où s’installer. C’est attendu et banal, pas loin de la cheminée. C’est un joli luxe, une joie, ça ne se refuse pas. Le confort, les bestioles aiment ça… ça ne s’inquiète pas pour demain matin ou l’heure de la pâtée…
Galou lèche les plats
C’est pas moral mais c’est un privilège. Il a le droit de lécher le plat. Un bonheur qui sent le beurre et la pâte… pas trop… régime… tout ça… mais lui qui se lève peu à présent, n’a pas tardé à se souvenir du rituel.
Le plat passera au lave-vaisselle. Et la gourmandise c’est une jolie façon d’aimer la vie et d’éveiller les sensations…
Je retourne à Sagan
Je crois qu’elle savait flemmarder. J’apprécie dans son « Bonjour tristesse », ce premier succès, son art d’user des temps du passé. J’aimerais bien retrouver ces temps là, comme au temps des contes…
Car un peuple qui se cherche trouvera ses repères dans l’art de bien conjuguer à tous les temps, y compris ceux du passé, y compris le passé simple qui ne l’est pas.
Si je lis Sagan c’est qu’elle est née à côté. Chez ses grands parents.
On la voit si bien dans ses mots, précis et simples, une capacité d’évocation…
Ne comptez pas sur moi !
Aujourd’hui je reste à l’abri, ce sera bientôt l’heure du thé, j’admire le joli jardin sous la pluie, je procrastine avec finesse, j’ai des projets et des choses à faire… mais n’allons pas mettre du petit bois au feu des fausses urgences.
Il y a des tas de messages à répondre. Ils ne s’envoleront pas. C’est pour plus tard. Aujourd’hui je coconne…