Je me suis piégé une nouvelle fois tout seul, comme pour me démontrer que je gardais encore quelques séquelles de mon éducation et de plus de quarante années passées au service rigoureux et consciencieux de l’État… Elle est là mon imperfection.
Je me suis torturé à vouloir corriger le site. Oui ce site. En voulant faire mieux, j’ai fait d’abord pire que bien ! Perte de temps. Énervement. Quel vertige dans cette capacité à se piéger soi même, quelle torture pour pas cher surtout !
Un autodidacte victime du syndrome de l’imposteur…
Tout petit, d’aussi loin que je remonte, j’avais cette soif plus qu’un véritable orgueil, de vouloir apprendre par moi même. Curiosité, imitation… c’est comme ça que j’ai appris à lire. Le regard maternel supervisait, on répondait aux questions. Aucune volonté parentale de me « pousser ». Je me suis retrouvé à 5 ans et demi en classe de CE1… Je savais bien lire mais peut-être les ennuis (l’ennui) ont débuté là…
Heureusement qu’il y avait les livres et l’amitié !
À l’école primaire je n’eus qu’un maître qui sut à la fois nous enseigner, nous donner le goût d’apprendre et d’écrire. Un suffit. Deux années chouettes. Mais les autres étaient dans la tristesse de la « chasse aux fautes » et des bons points affichés publiquement. Ou décrochés en cas de souci. Publiquement aussi. Zoum ! D’un coup de baguette maudite.
Pour apprendre, je me suis débrouillé : aussi bien pour nouer mes lacets, m’habiller, que pour obtenir diplômes et concours.
Je n’avais pas de talent (toujours pas ) mais des facilités. Et je causais bien.
Par les lectures, les rencontres, en jouant les passagers clandestins dans certains cours où je n’étais pas forcément invité, en essayant, en bricolant, en expérimentant j’ai appris… Assez résolu quand même.
Même pour la conduite auto ! On m’ a montré une ou deux choses puis je me suis entraîné tout seul à faire des créneaux entre des cartons avec la 4L.
Du coup, si j’ai obtenu mon permis à la régulière, j’ai toujours été celui qui respecte scrupuleusement le code. J’ai perdu un point pour 5km/h de trop pendant quelques mois, je crois que si l’on m’avait dégradé publiquement ou baladé dans la ville avec une pancarte infamante je ne me serais pas senti plus déshonoré…
Dans mon boulot, je fus ainsi, seulement avec moi tout de même, mesurant qu’il fallait être prudent avec autrui … et j’avais compris à une ou deux remarques (on me demandait si je dormais la nuit) que parfois « j’en faisais beaucoup »…
Vous n’êtes pas sévère mais vous êtes exigeant !
Je crois que c’est Rodolphe qui m’avait dit ça un jour en CE2 ou en CM1. C’est vrai que j’accompagnais l’effort. Je voulais que les gamins réussissent, que la classe réussisse… mais avec bonheur et plaisir…
La ténacité !
Tout comme plus tard, quand on me demandait des comptes sur une action professionnelle, je n’aimais pas être en dessous des attentes.
Il y avait souvent ce petit stress … mais je ne pouvais pas mener ma barque sans éthique et je n’ai jamais accepté de mentir même lorsque l’institution me poussait à le faire au moins par omission… c’est ce qui a fait que j’ai été soulagé de rendre mon tablier quand il devint impossible de faire honnêtement les choses… mais c’est une autre histoire…
Sévère avec moi et légèrement obsessionnel !
Être le relecteur d’autrui c’est une chose, être son propre relecteur en est une autre et s’exposer à la relecture… encore un autre sport.
Paradoxe, je m’expose volontiers. Mais je peux me dénigrer assez vite.
Comme nombre de mes bases sont faites de bric et de broc, mes méthodes parfois empiriques peuvent prendre des chemins détournés avant que je ne comprenne vraiment la cause d’un souci.
Une histoire de mise en page et de performance
Depuis quelques jours je m’agaçais d’une mise en page du site qui me déplaisait, de performances amoindries… Pas de vraies catastrophes, mais un besoin d’aller trifouiller pour faire mieux… Trop moche, trop lent… Oui, mais je vais pas payer non plus ni quelqu’un, ni un logiciel…
Alors j’ai fait pire, alors je me suis fâché contre moi même, alors je me suis engueulé, alors j’aurais pu tout envoyer baldinguer et fermer le site…
Un ami zen
J’ai un ami zen qui a l’art de prendre ça du bout de l’oreille. C’est à dire que ce n’est pas exactement qu’il s’en fiche, mais il prend ça avec une telle distance qu’on se trouve soudainement à rire de soi avec la vacuité de ses problèmes…
D’une certaine façon ça m’a calmé.
J’ai repris les choses posément… Il me manque un 2% d’un côté pour être à 100% de réussite… sachant que le changement n’est guère perceptible pour le visiteur et que jamais je ne me suis entendu dire que le site était lent à s’afficher… mais j’ai appris à donner une taille précise à certaines images pour accélérer leur affichage…
Bon j’ai encore quelques doutes avec la gestion du cache, mais je ne suis pas le seul…
Mais euh, quand est-ce que je me lâche ?
Vous savez que si je me lève après 7 heures du matin je culpabilise vaguement de faire une honteuse grasse matinée ?
Dans la réalité vraie, je m’étais mis en « burn out » (réel) les premiers mois de la retraite à vouloir démontrer que j’optimisais mon temps et que je n’en abusais pas pour flemmarder…
Ce souci de perfection fait que j’ai encore du mal avec la vaisselle en attente ou la plate bande négligée…
Bon là j’apprends… Je me force à ne pas tondre tout un espace ! J’ai l’excuse écologique et au final c’est plaisant de revoir les papillons…
C’est quand même épatant de noter qu’à mon âge, alors que rien ne m’y oblige, je peux encore sombrer dans l’auto-torture !
Bon, j’avoue, j’en ris un peu quand même ce soir…
Je sais pas comment j’ai perdu deux articles dans mes manipulations… Je parlais d’être dans « le flow », de changer de vie tout ça…
Vous croyez que si je vais dans l’Aveyron je serais plus calme et plus gentil avec moi même ?
Avec tout ça, je n’ai pas avancé sur la nouvelle crue de la semaine…
Et je ne retrouve plus comment supprimer le mot « catégorie » des pages catégories… ça va m’agacer je le sens ! 😉