Fable de la maison en feu

Publié le Catégorisé comme au fil de l'eau
maison en feu

Il m’est venu cette petite fable dont chacune, chacun fera la lecture qu’il voudra ! Une histoire de disputes, de maison qui brûle, de pompiers refusés par la propriétaire car ils n’auraient pas tous les meilleures des manières…

La fable

La vieille dame vivait en son beau logis,
Ses fils s’y disputaient avant qu’elle ne fût morte
L’un voulait l’héritage, l’autre voulait qu’elle sorte
Celui-là refusait qu’elle reçût des visites,
Il fermait les volets et l’isolait bien vite,

Dans la maison c’était des cris des anathèmes
Pour partager un peu, ils avaient de la peine,
À la place des mots, ils sortaient leurs couteaux
Ils écrivaient des lettres, comme le font les corbeaux
La vieille entendait-elle les disputes dans son dos ?

Or il advint un jour, une colère mémorable,
Et les fils tour à tour renversèrent la table
Saccagèrent le foyer et les braises tombèrent
Venant tout enflammer et mettre sur l’envers !
Que pouvait cette mère pour apaiser les frères ?

L’urgence fut qu’il fallut faire sonner les cloches,
Appeler les pompiers, ils n’étaient pas si proches
Pour sauver la maison et tous ses habitants
Il en fallait du monde et des biens méritants
Qui courent jusqu’ici et sans perdre du temps

Or, la vieille était fière et avait des manières
La maison brûle peut-être, c’est moi qui légifère !
Car pour sauver les meubles, il me faut des chrétiens
Des purs, des nobles, et j’exige des gens de bien
Dans ma maison que n’entre jamais aucun vaurien

Les frères s’étaient sauvés et couraient dans les champs,
Les pompiers arrivèrent, certains encore enfants
La vieille était debout sur le perron en cendres
Et ils furent étonnés quand ils durent entendre
Qu’elle entendait trier et qu’il faudrait attendre

— Toi ! Je t’ai reconnu, tu blasphèmes dans les rues
Lui restera dehors on ne l’a jamais vu !
Celui-là, il lui manque un bouton à son col
Cet autre se tenait mal sur les bancs de l’école
Les pompiers écoutaient les méchantes paroles

On entendit soudain la charpente s’effondrer
Et le grenier suivit alors tout enflammé
Sous l’œil triste et navré des pompiers consternés
Il fallut vite sauver du drame cette dame
Et la maison brûla malgré les cris d’alarme

Un jeune pompier s’assit près de la dame en pleurs
On va la reconstruire, mais pourquoi cette erreur ?
Nous aurions pu sauver la maison du malheur
Chacun de nous est digne de vous porter secours
Peu importent nos signes, où nous vîmes le jour

Il avait dit ces mots et en toute amitié
Si le feu brûle chez vous acceptez les pompiers !
Peu importe leurs manières, leur passé, leurs papiers
Quand il y a le feu, il faut savoir s’allier !

amitié
Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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