Voici une amuserie intemporelle. Un petit clin d’œil à ces moments où nous sommes adeptes d’autodénigrement. Ainsi, on se triture l’âme comme l’adolescent ses comédons. À force de vouloir, on finit bien par se faire saigner, ou pleurnicher. C’est si bon jusqu’à ce que ça lasse ! Le texte offert à lire est un peu un exercice d’élocution proposé au fil de l’eau.
Examens de conscience
Les doctes examens de conscience
Poils de nez de l’intelligence
Qu’on tire, qu’on tire !
Malgré les évidences
On est son propre satyre
Exigeante astringence
On ne sait que se maudire
Vengeance de l’inconstance
Je danse sur ma médisance !
Quelques stances suffisent
Ce procès en instance
Lapide la confiance
On valse sur la méprise
Je suis outrecuidance
L’acide d’une autolyse
Fermente sur l’enfance
Que contient la valise ?
Un journal de malchance !
On se plaint, on se plaint bien
Je suis l’orphelin de la veuve
Je suis le moins que rien
Veule aveugle noyé au fleuve
Voué à mes petits moyens
À la tristesse je m’abreuve
Plébéien qui chouine sans preuve
J’aboie la nuit avec les chiens
Je m’invente des épreuves
Se plaindre, ah se plaindre encore !
On se malmène dans sa déveine
Et l’on se cogne à son décor
On se fait des bleus à ses veines
Pour se détruire, on a le mors
On a mis tous ses sens dehors
Pour que ça saigne à la semaine
On parlemente avec la mort
Qui rit, vous regardant, hautaine
Puis un matin, on vient se taire
Il est lassant de se complaire
Délétère combat contre soi
On s’use à ces petits émois
On se lasse de cette guerre
On fait silence pour une fois
Plus de jadis ni de naguère
Mais au présent on donne sa foi
La joie ne coûte pas si cher
Pourvu qu’on laisse tomber sa croix !
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