Il a fait si beau aujourd’hui. Petite divagation. On aurait dit que le soleil avait décidé de nous tirer de force dans le printemps. Presque insolent. Je me suis laissé attraper par les mille et unes choses à faire à la maison et au jardin. La chaleur était là. Entre écrits et appels, la journée a passé si vite, belle et douce… Et pourtant, comme en arrière plan, j’avais sans cesse le visage obsédant d’un enfant de Gaza vu à la télévision et celui d’une jeune Ukrainienne. Ils parait que les marchands d’armes se réjouissent…
Entre scandales et douceur de vivre
Tous ces cris, ces scandales, ces disputes, cette vacuité de commentaires… Les dés sont pipés. Ça ment à tous les étages, ça instrumentalise partout… divagation.
Mais ces mensonges ne sont pas neufs. Ils viennent plus vite à nous. Nous sommes sous la coupe des drames, des urgences, des accidents, des crimes, des catastrophes, des guerres… pour nous éviter de penser à changer le monde.
Toute la journée, je me suis tenu debout entre des morceaux de petits bonheurs volés et la pensée obsédante de ces mômes qui souffrent. Nombreux sur tous les continents. À part donner de temps à autre, je ne fais plus grand chose pour eux.
Est-ce qu’ils nous pardonneront ? Divagation …
Traitresse fatigue
Cette amoureuse féline m’arrache chaque nuit au sommeil. La fatigue s’insinue, elle est mauvaise conseillère, il faut reporter… accepter, différer…
Ou bien quand j’écris un passage de fiction, un peu plus fort ou sensible, cela donne une couleur à la journée… mais la fatigue est un piège à mélancolie.
Bientôt laisser l’hiver
J’aime chaque saison qui vient, j’aime la laisser pour une autre. Inconditionnellement amoureux du moment suivant. Ce sera le premier printemps en Occitanie, près de cette rivière.
Et comme l’on sait, c’est « sacré le printemps » !
Hier, j’ai réalisé qu’on entendait depuis le jardin, la récréation des enfants à l’école, de l’autre côté de la rivière. La vallée fait résonner leurs voix. Il n’y a plus beau chant que celui d’une cour de récréation.
Il faut que j’essaie de ne pas vieillir trop vite. Je n’ai pas tout terminé. Divagation.
Ce soir je divague un peu. Je pense à cet enfant assis sur une espèce de sac, dans la bande de Gaza et qui attend à manger. À cette jeune fille qui a peur des bombardements. Ou ces autres qu’on envoie travailler, esclaves « modernes ». Björk chante une espèce de mélopée entre pleur et chant d’enfant. Elle est parfaite pour tirer le fil du spleen.
Mais voilà, le disque s’est arrêté. Dans le silence paisible de la maison, le soir, on n’entend plus vaguement que le ronflement tranquille du vieux chien. Demain nous irons marcher tandis que d’autres seront à leur ouvrage. Il fera chaud dit la météo.
Je voulais vous parler d’autre chose. Mais ce n’est pas urgent…
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