Mets donc ta robe nous partons
N’oublions pas le violon
Nous partons !
Pour le pays de Max Jacob
Oui mets ta si jolie robe
Dans la maison d’Angèle Vannier
Nous partirons les yeux fermés
Ne te casse pas la figure
Dans l’escalier
S’il te plaît
C’est là que nous nous poserons
Pour respirer,
Les délicats hortensias, parfumés
Et je ferai devant la porte
Pousser de très rouges pivoines
Chaque matin tu t’en viendras
Pour t’y laver le visage et admirer le paysage
Je te réserve un peu d’avoine
Et du blé de sarrasin
Nous descendrons la rivière
Au confluent de Quimper
Ma belle Odette sur l’Odet
Je te vois soudain familière
Nous ne comprendrons pas toujours
Le chant des vieux marins autour
Mais nous serons dans la lumière
Mouillés de joie et de mystère
La cathédrale fait sa dentelle
Je t’ai perdue par la venelle
Un cormoran à la fenêtre
Respire, te voici inquiète
Mais la ville n’est pas si grande
Elle est peuplée de tant de siècles
Qu’elle protège sur la grande place
Les filles qui passent avec grâce
Soudain voici que l’aventure
Souffle son vent dans ma voilure
Oui nous descendrons vers la mer
Dans la douce baie couturière
Qui fait au marin imprudent
Des échancrures sous le vent
Mais dicte sa foi singulière
[Vincent Breton – droits réservés]