Comme un chœur

Publié le Catégorisé comme au fil de l'eau Étiqueté ,
la place des écritures à Figeac avec la reproduction de la pierre de Rosette

Comme un chœur, les poètes abusent du comme n’osant pas entrer dans le ventre de la métaphore. Dans l’histoire du poème, ce n’est pas ce à quoi tu penses qu’il faut lire. Chacun son prisme, son mystère, sa posture, son aventure, son chemin. Comme il n’y a pas de hasard, je glisse ces quelques vers sans inquiétude. Ce qui est sérieux, tu ne sauras le voir !

Avec cœur

Ne mets pas de comme dans ta poésie
Ça gomme la métaphore
Ne sois pas comme le ciel
Sois le ciel !
Ne sois pas comme un rêve
Sois le rêve !

Ose !
Bon sang de bois
Bon sang de roi
Sors de toi !

Il n’est pas d’évidence qui se plurielle
Pas de pluriel qui se conjugue
Ce qui me subjugue
Rusé succube y fait son miel !

Je plurielle ma vie au rire de tes mains d’eau douce
Je place en évidence ton aura dans le chœur
J’accroche à ta guitare mon cœur
Il n’y a pas de hasard farouche

Je t’avais vu sur la grand-place
Un pianiste décryptait de rosette la pierre
Figée, Figeac l’écoutait les fourchettes en l’air
Jouer devant des gens qui mangent, c’est un concert étrange !

Toi, tu veillais au grain
Déjà m’attirait toute ta lumière
Celle de ta présence singulière
Un essaim d’abeilles tendres me frôlait
Je ne savais rien, j’écoutais.

Rien de toi

Puis, un soir, plus loin, dans la petite église
Je t’ai vu soudain remonter la nef
Comme une surprise
J’ai dit comme, je gomme
La belle surprise !
La guitare fiancée à ta main
J’en suis le témoin
Tu remontais le long chemin
De la lumière dans le chœur
Puis, assis devant l’autel
Les mains du guitariste
Je le dis sans vantardise
Agiles et fermes, sont les plus belles
Je ne suis qu’une crécelle,
Et que ça joue, que ça baroque !
C’est mon émoi qu’on dévalise
Des ornements en pendeloques
Qui sur le fil vient, improvise ?
Jean-Sébastien nous tient vivant
Je voudrais tant avoir vingt ans
Je voudrais être,
Être comme, être somme, être l’homme
Et je ne suis qu’enfant,
Je suis rogomme
Buveur d’eau bénite
Assis dans l’ombre mutique

Aux âmes jeunes la musique
Estompe l’ombre d’une panique
Mère me le disait bien,
Ne tombe jamais, amoureux du musicien !


Ombre
Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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