Comme le vent a secoué les branches.
Mon coeur est déplumé, nu sur la pelouse.
Pas sans bourgeon aimant.
Tendu déjà sous la brume vers cet espoir de soleil.
C’est encore l’automne.
Des chats traversent le jardin en empruntant des diagonales mystérieuses.
Les araignées se sont tues.
Une pomme ridée persiste au sommet.
La vanité serait de croire qu’elle a ses raisons ou qu’elle se donne un style.
La pomme.
Ce que je cherche, c’est la buée sur ta bouche, le givre parfumé de ton ventre.
Le parfum que fait ton coeur contenu lorsque je le frôle du bout des yeux.
Ne sois pas trop caustique.
Je vis de ta vie seule, je n’ai plus de souvenirs, des abeilles en fusion crépitent. Mes pieds ont pris racine dans mon âme.
Je suis l’arbre idiot et maladroit qui penche ses branches.
Et ploie.
Vers la rosée de ton sourire…
Forcément narquois.
Avec cet air détaché qui convient aux jeunes gens qui se donnent des allures de liberté.
Tu es à des milliards de kilomètres.
Et tu es tout près.
Incidemment aimanté à ton visage.
Incidemment aimanté à mon chant.
Des chats traversent le jardin en diagonale, mine de rien.
Celui là m’a regardé, de côté.
Je pense à toi.
Juste avant le vertige de la rencontre improbable.
Qui aurait peur ainsi, debout, nu dans le jardin, les bras tendu vers le ciel, un après-midi de novembre ?
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