Le jeudi, c’est jour de marché !

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Je mentirais si je disais que j’y vais chaque fois. Le jeudi, c’est jour de marché ! La bastide de Villefranche de Rouergue fait venir à elle tout le pays ce jour là. Les vieux,les jeunes, les chiens, tous les bavards. Un jeudi de vacances avec une sorte d’été indien, il n’en fallait pas plus pour mettre de la bonne humeur dans l’air. Comme je dis, “prends ta joie, c’est déjà ça que les fachos nous voleront pas !”

Isis au lit

Isis

Après avoir réveillé la maison à cinq heures, cela méritait bien une grasse mat. De toutes façons Isis n’aime pas la voiture et elle sait bien qu’on lui rapportera quelque chose. Elle peut sourire dans son sommeil.

La Bastide

Je l’ai déjà dit, je suis amoureux de cette ville. C’est comme ça. Un coup de foudre d’il y a plus de vingt-ans et si j’y vais c’est à chaque fois pour humer l’air du marché, mais encore me perdre dans ses rues…

Lieu à part, même si j’y retrouve dans d’autres tonalités, des accents, des couleurs que j’avais pu goûter à Aix en Provence, à Florence… Le temps a laissé sa marque. La ville accueillante, dans ses fragilités, sait rester elle-même. Le lieu magique, théâtral, ne s’est pas muséifié, il conserve une tendresse sincère, sans exubérance mais pas sans générosité.

Le marché est à son image. Divers et coloré. Il reste populaire. Je n’y vais pas tant pour acheter que pour les couleurs, les fleurs, les odeurs… Un peu partout ce sont mille conversations aux accents chantants. Ça bavarde, ça prend son temps. Le chien est admiré, il impressionne les petits par sa taille mais les sourires ne manquent pas. Il est d’une sagesse exemplaire et pas du tout indifférent aux effluves qui viennent des étals …

Du marché aux rues

Forcément, après le marché, il faut aller se perdre dans les rues ou les ruelles. À chaque fois j’en découvre de nouvelles. Mais je ne peux me priver de la joie d’aller retrouver la fontaine… C’est un lieu de haute poésie ! Je suis saisi à comme à chaque fois et je pourrais contempler le lieu des heures entières.

Fontaine
Galou et chat

Galou ayant croisé une chatte d’une couleur semblable à la sienne a entrepris une conversation toute en douceur. Nous nous sommes demandés si la dame vivait seule par les rues. Ils auraient pu s’entendre, c’était étonnant…

Rue courbe
Rue déserte

J’ai trouvé cette rue aux volets colorés, elle m’avait échappé. Puis “la rue courbe”. Le personnage qui marche au fond passe avec son mystère… Si j’étais cinéaste, je viendrais tourner ici. Enfin la dernière rue s’appelle “la rue déserte”. Il y a dans la région une attention à la façon de nommer les rues qui montre encore une fois une belle aptitude à la poésie…

Nous en avons fait bonne moisson d’images, de soleil, de sourires, de parfums et rapporté deux ou trois choses . Le retour était baigné de lumière. J’ai oublié d’aller saluer l’âne. J’avais les tontes de haies à terminer, un disque dur à installer, des pages d’Edgar Morin à lire, un anniversaire à souhaiter, des idées à noter… Il faut que je trouve une façon de classer les poèmes… Les journées sont trop courtes, pas seulement le jeudi quand c’est jour de marché !

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