Il faut charger la charrette et s’en remplir la brouette, je m’en vais !
Rassembler les chansonnettes, les comptines et les sornettes, je m’en vais !
Il faut recompter les plumes, réajuster mon enclume, je m’en vais !
J’emporte le chalumeau, l’écharpe en poil de chameau, je me taille…
Vaille que vaille, le vent mouillé dans mes cheveux allégés lèchera mon museau
Maille que maille, la laine molle sur mes épaules réchauffera mon dos
Je n’ai plus vingt ans et ma barque a vogué dans d’autres caniveaux
J’ai encore du sang chaud pour irriguer ma tête et colorer ma peau
Il faudra sur l’autoroute et tout droit et sans un doute, filer !
La stoppeuse bien chargée, d’un baiser récompensé, déposer
Guidé par les goélands et d’un air nonchalant, compassé
Mine de rire retrouver le chemin et faire surtout surtout !
Comme si je n’étais pas un stupide touriste, un voyageur de rien
Me départir absolument de tout air parisien
Faire celui qui, un peu las de son voyage au loin
Rentre dans sa maison, faire ce bon feu crépitant à son chien
Je n’arrive pas ! Je rentre ! Tenez-vous le pour dit !
Ayez l’âme confiante c’est le retour au pays…