L’oracular oriole est un oiseau prophétique. Quel joli nom poétique ! Très certainement si je vous l’avais présenté sous son nom de code 24.10 vous auriez déjà trouvé cela moins enthousiasmant. À peine tombé du nid, voici que l’ai adopté. Il est sur mon bureau. Il remplace le petit marsupial, mon Numbat. Nous nous connaissons à peine et pourtant, si je rédige cet article c’est aussi grâce à lui.
On n’a pas tous les jours 20 ans

Il parait que Canonical, la société qui a lancé Ubuntu fête ses vingt ans.
Ubuntu, vous le savez peut-être est un système open source et libre. Cette distribution gratuite pour ordinateurs est mise à jour tous les six mois et alterne des versions qui seront maintenues et mises à jour longuement (plusieurs années, 12 pour Numbat) et d’autres qui intègrent au fur et à mesure de nouvelles technologies…
Comme le rappelle le site ZDNet : Ubuntu, vient de la phrase zouloue « Umuntu ngumuntu ngabantu« . Sa signification moderne, en dehors des cercles Linux, vient de feu l’archevêque Desmond Tutu. Dans son livre, il dit que quelqu’un qui est Ubuntu est « ouvert et disponible pour les autres, affirmant les autres ». Cohérent donc avec la philosophie de ce site !
Le geek impatient
Oui, c’est moi ça. Quand il y a des nouveautés, au risque de l’imprudence, je veux voir, je veux essayer… C’est mon goût du jeu, un truc qui vient de l’enfance.
Impatient mais pas fou, j’ai mes sauvegardes de côté, mon serveur roue de secours… et si parfois des ajustements ou des mises à jour doivent suivre l’installation d’une nouvelle version, jusqu’ici tout a bien roulé…
N’en déplaise aux détracteurs de Linux accrochés à leur Windows (ce truc installé de force qui devient obsolète, ralentit les machines au fil des mises à jour, vous impose des choix et vous espionne) , on peut ne pas être féru de technologie (c’est mon cas) et apprendre aisément à installer un système qui vous respecte, n’alourdit pas la machine et se trouve assorti de nombreux logiciels et applications aussi libres qu’efficaces et gratuits. Libre Office, Audacity ou Firefox pour ne citer qu’eux sont mes alliés du quotidien.
On n’est d’ailleurs pas obligé de télécharger les versions intermédiaires comme je le fais, il est aisé de se lancer de façon sécurisée : en 2015, j’avais en parallèle sur mes machines Windows et Ubuntu. Puis progressivement, n’utilisant plus jamais le premier, je m’en suis débarassé. Mon nouvel ordinateur est équipé nativement sous Linux (mais j’ai deux vieilles machines une de 2007 et une de 2011 je crois qui roulent encore avec une distribution Ubuntu…pour d’autres usages).
Tout ça pour dire qu’il n’y a plus tellement de raisons à mes yeux d’utiliser des systèmes issus des géants du Web alors que des propositions alternatives libres et fiables sont là… D’ailleurs nombre de machines numériques prennent appui sur Linux…
Le doux frisson de la mise à jour
C’est vrai quand même, sans parler d’excitation au point que la sueur viendrait à mon front ou de poussée folle d’adrénaline, il y a toujours ce suspense et la sensation vaguement inquiète qui pourrait accompagner le moment où une distribution se met à jour.
Je ne partais pas de rien. Je suis allé un peu titiller les serveurs pour la recevoir avant même que mon gestionnaire automatique ne me la propose : elle était là.

On lance le processus, on dit oui, on accepte. Sur l’écran les lignes défilent si vite et en anglais, qu’on ne peut agir de toute façon. C’est un peu comme au casino lorsque les dés son lancés. « Alea jacta est« .
La machine télécharge, calcule, digère, ajuste, se relance… Moi j’admire le boulot de toutes celles et ceux qui ont aligné des centaines de lignes de code… Langage souvent mystérieux et quand même épatant… On a du mal à percevoir et rendre compte de la façon dont tout cela s’agrège, s’associe, coexiste. Les gens se plaignent en consuméristes… oubliant tout le travail que cela représente.
Quand on doit redémarrer la machine pour tout valider, c’est le moment le plus sensible : est-ce que ça va passer ? J’avais une fois planté tout seul mon système en voulant bidouiller le code. C’est mieux d’être prudent, comme la fois où j’ai planté mon WordPress (qui est aussi libre…). Du coup, parfois, il faut tout en essayant de comprendre a minima ce qu’il se passe, lâcher prise et laisser faire la machine… Je me contente d’ajustements cosmétiques…
Ça marche ! Il est content.
En cohérence
Je ne suis pas complètement coupé des géants du Web. Je ne vise pas la pureté tel un « végan » du numérique. Ce n’est pas ça. Mais je trouve cohérent de choisir des outils où je me sens respecté, avec lesquels je peux respecter autrui… J’ajoute que je perçois chez ces spécialistes du code une créativité, un sens critique et un humanisme qui me paraissent être de belles valeurs.
Quand un truc fonctionne mal, les spécialistes ont à cœur de se reprendre et rectifier le tir.
Alors si ça vous chatouille d’adopter un Numbat ou un Oriole, ne vous en privez pas, ce sont de bien gentilles bestioles !