Une honorable correspondante de province s’exprime vivement dans le courrier des lecteurs à la suite de la lecture de l’article consacré à la promenade des chiens. Elle proteste du déséquilibre qu’elle croit devoir observer sur ce site numérique, entre la promotion nettement plus favorable selon elle à Galou le labrador-malinois de la maison, en défaveur d’Isis chatte de gouttière qui partage pourtant notre vie. Il va de soi que cela appelle une réponse circonstanciée qui intéressera l’ensemble de nos lectrices et lecteurs qui nous le savons, développent de réelles affinités électives fort louables avec leurs animaux de compagnie.
Une assertion aussi fausse qu’injuste
Nous devons à la réalité une réponse franche et argumentée. Une recherche rapide sur notre site nous aura convaincu que le déséquilibre est fort relatif. Si Galou obtient 70 occurrences dans nos pages, Isis en obtenait déjà 68 avant la publication de cet article !
Concédons toutefois, que la santé préoccupante de Galou compte tenu de son âge, nous a peut-être engagés à évoquer davantage les liens qui nous unissent tant son volontarisme comme son entrain marquent notre quotidien.
À l’heure où je rédige cette réponse, il ronfle doctement à mes pieds ce qui me déconcentre quelque peu.
Isis est aussi un « sacré personnage ».
Âgée de moins d’un an que Galou, donc de 12 ans en 2024, elle vécut une longue histoire d’amour avec son compagnon Igor.
La pudeur a fait que nous avons peu souvent évoqué Igor. Très ami avec Galou qu’il adorait, c’était un garçon fougueux. Il n’hésitait pas à se battre et s’il n’a heureusement jamais sombré dans la délinquance, des histoires passionnées ont parsemé sa vie. Il a disparu en Bretagne dans des circonstances qui restent mystérieuses à ce jour je crois en 2016.
De leur union sont nés plusieurs enfants dont nous avons parfois encore des nouvelles.
Il arrive même qu’Isis reçoive régulièrement son fils Jaha, lequel a cédé aux paillettes de la vie parisienne ce qui en fait aujourd’hui un chat d’appartement.
Une dernière maternité en Bretagne
Une dernière portée en Bretagne nous fit découvrir d’horribles postulants à l’adoption prompts à solliciter des chatons non sevrés pour les offrir en pitance… à leur serpent ! Honte soit sur ces sinistres personnages et que l’opprobre les plonge dans la honte.
Après une sélection sévère, nous convainquîmes Isis de procéder à une stérilisation définitive de façon à préserver sa santé. Heureusement, Isis n’étant pas catholique adhéra volontiers à cette contraception certes définitive mais qui lui offrait la liberté due à une jeune chatte moderne et progressiste qu’elle a toujours été.
Galou qui adorait s’occuper des chatons le regretta quelque peu.
Une chatte libre
Discrète à propos de sa vie sentimentale, elle fréquenterait un certain Rebel qu’elle a tenté d’inviter dans la suite parentale au grand dam de Galou, et peut être un ou deux autres chats aveyronais dont elle apprécie l’accent.
Les deux documents qui suivent attestent de cette relation secrète qu’entretient la chatte pourtant veuve. On notera qu’elle apprécie toujours certaines robes en noir et blanc.
Bien que les chats montrent souvent quelque réticence à changer d’environnement, elle apprécie tout particulièrement l’Aveyron auquel elle s’est rapidement adaptée.
Un sacré caractère
Mais disons le tout de go sans vouloir la froisser, c’est une chatte qui n’hésite pas à éveiller son maître – en s’associant si besoin au chien qu’elle va chercher dans ce but – et ce bien avant potron-minet sous prétexte d’un besoin urgent de renouvellement de sa pitance.
Elle s’exprime par ailleurs avec un vocabulaire riche et nuancé parfois avec une réelle puissance. Nous pourrions fournir des enregistrements très expressifs de sa capacité à appeler son maître par son prénom en formulant deux syllabes ou exiger là de la nourriture, ou encore à sortir toutes affaires cessantes. Isis soutient la conversation et n’hésite pas à répondre ne percevant aucune hiérarchie entre elle et son maître, ou plutôt se sentant quelque peu supérieure.
Généreuse, elle n’hésite pas à dépeupler les petits rongeurs du jardin pour offrir quelques spécimens qu’elle ne mangera jamais.
Tendre
Elle fut au moment où une grave infection le toucha il y a quelques années, une infirmière hors pair pour Galou sur lequel elle veilla des journées entières sans discontinuer délaissant ses propres activités pour ne pas le quitter. Les deux animaux conservent depuis une complicité qui ne cesse de se confirmer. Ils ont de longues conversations et Galou défendra toujours l’honneur et la sécurité de celle qu’il considère comme sa sœur.
Cette brève présentation aura-t-elle convaincu notre chère correspondante qu’il n’y a aucune sorte de discrimination vis à vis des félins dans la maison et ce bien au contraire. Galou né dans une maison avec un chat, a toujours été entouré de félins et entretenu avec eux d’affectueuses relations parfois ludiques.
Soulignons qu’à l’instar de nombre de ses congénères, Isis a su imposer son tempo et nombre de ses choix à la maison toute entière.
