à propos
D’aussi loin que je remonte, il y a presque toujours eu un chien pour veiller sur moi. C’est vrai que je n’avais pas huit ans et que je traversais à pied, avec le chien, toute la ville et le pont sur l’Oise. Est-ce que la bête veillait sur moi ? Je me sentais en sécurité.Grandir. Il faut grandir.
En général c’est le chien qui décidait de me suivre. Il n’avait pas de laisse.
Je retrouve aujourd’hui, dans un autre âge, cette sensation douce du chien qui m’accompagne encore. Nous traversons une autre ville, c’est un autre chien, mais c’est la même impression. Quand on traverse la ville accompagné de son chien cela n’a rien à voir avec la sensation que l’on éprouve lorsque c’est une personne ou lorsqu’on est seul. Parce que le chien vous protège à sa façon et parce qu’il s’attarde sur des détails que vous n’auriez jamais vus. Parce que nous accordons nos pas même si aujourd’hui je ralentis un peu pour lui… J’ai donc grandi un peu et c’est vrai qu’une grande partie de ma vie aura consisté à aider d’autres personnes à grandir. Il y a aussi cette constante dans ma vie : marcher. Grandir c’est marcher, c’est traverser la vie, tracer le sillon, faire son chemin.
Le texte
Quand j’étais petit je traversais la ville avec mon chien Quand j’étais petit j’allais aux leçons de peinture Quand j’étais petit on me mettait avec les grands Parce que je parlais bien Parce que je peignais des histoires Puis j’ai grandi J’ai aimé Des enfants venaient dans mon école pour comprendre Et grandir Maintenant que je suis vieux Je traverse la ville avec mon chien