La collecte de curiosités se poursuit. Parfois nous allons au restaurant avec une recherche précise. On connaît la table, on sait la saveur que l’on cherche. Ou bien, on se laisse inspirer par le menu que l’on tente de décrypter. Il nous arrive de demander conseil ou de donner carte blanche. Faire preuve de curiosité c’est accepter de se laisser surprendre dans un savant mélange de lâcher prise avec nos habitudes et d’aptitude à guetter la singularité qui sera signe de surprise et ouvrira un nouvel horizon. Dénicher des curiosités poétiques n’est pas le plus aisé.
Officielle, kitch ou absconse ?
Poètes muséifiés ou stérilisés à l’explication scolaire. En voilà pour lesquels le passage sur le net n’aura pas été que bonheur. C’est compliqué d’ailleurs de mettre en avant des poèmes sur Internet. Google ne sait qu’en faire.
En librairie il y a le recueil. Numérisé, il faut ranger par mots clés, catégories…
La facilité avec laquelle on peut créer un blog, même gratuitement, favorise le partage de textes qui seraient souvent restés dans les tiroirs. On voit le meilleur et des surprises. Certaines d’ailleurs apparaissent ponctuellement en petits points épars au gré des réseaux sociaux : mini-poèmes, haïkus, bouts rimés… Tous les âges écrivent. L’orthographe et le rythme sont souvent malmenés, qu’importe. Soudain, une métaphore surgit, improbable. Une sorte de fleur sauvage.
Il y a celles et ceux qui ont choisi d’illustrer à outrance, sombrant dans la mièvrerie. Des poètes du dimanche. Ne leur jetons pas la pierre ! Il leur a manqué quelques rencontres, mais les sentiments s’expriment. Là est le contentement.
Plus discutable est la voleuse ou le voleur de poèmes qui vient en tout impunité se servir, ça m’est arrivé. Dans le meilleur des cas je retrouve le poème avec mon nom. Mais non ! Et dans d’autres on a « oublié » de citer l’auteur. Il faut se montrer alors menaçant.
Des textes ont choisi, ce n’est pas nouveau, l’habit hermétique. L’abstrus nous laisse croire que nous sommes de cet « happy-few ». Oui, bien sûr. J’opine du chef. Je n’ai rien compris. Peut-être un rien d’ésotérisme ? On cherche des signes. Des fois, c’est juste chiant. Ce n’est pas grave. On a le choix. Tant de choix.
Trouvailles
Bonjour Poésie https://www.bonjourpoesie.fr/ est un site malin. Volontairement simple dans sa présentation il propose d’un côté les grands classiques et de l’autre les poèmes de celles et ceux qui les proposent librement. On peut soit engager une recherche précise sur un terme, un auteur, soit se laisser proposer des textes au hasard.
Vous tapez Prévert, il n’y aura rien. Les droits sont réservés. Il manquera de nombreux auteurs.
La promenade est plaisante mais il manque les dates des poèmes, le recueil… mais la volonté était de simplifier
Poésie en liberté est un concours créé en 1998 au Lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers (93) à l’initiative d’élèves dynamiques, d’un groupe de professeurs et de l’équipe de direction de l’établissement. Le site est beau, évite l’écueil de l’enferment dans l’institutionnel, il propose même des pistes pour celles et ceux qui voudraient se lancer dans l’écriture et partage des recueils. https://www.poesie-en-liberte.fr/
Dans un joli cousinage, les Voix de la poésie nous conduisent au Canada. https://lesvoixdelapoesie.ca/ Le site se veut la ressource essentielle pour l’enseignement de la poésie et propose des ressources, des textes que l’on aimera explorer même si on a quitté le lycée depuis un joli bail !
Je vais souvent voir le site de la revue Catastrophes. C’est une revue de poésie et d’écritures sérielles, animée par Laurent Albarracin, Guillaume Condello et Pierre Vinclair. https://revuecatastrophes.wordpress.com/ L’espace est beau, plus intellectuel. Le site est riche et je pense qu’on peut aimer y venir, y revenir.
Une autre jolie pépite, le site de l’association Zazie Mode d’Emploi qui propose des ateliers d’écriture, résidences d’écrivains, lectures, expositions, spectacles, promenades. L’association Zazie Mode d’Emploi a pour objet de développer et promouvoir les pratiques créatives inspirées des propositions de l’Oulipo, dans les domaines de la littérature, de la musique, des arts plastiques et de tout ce qui relève de la culture au sens le plus général.
Le site est assorti d’une lettre d’information. On peut le retrouver au lien https://www.zazipo.net/
Pour mémoire L’Oulipo est selon Wikipédia : « L’Ouvroir de littérature potentielle, généralement désigné par son acronyme Oulipo (ou OuLiPo), est un groupe de recherche littéraire fondé en 1960 par le mathématicien François Le Lionnais et l’écrivain et poète Raymond Queneau »
Et soudainement de réaliser qu’on m’a fauché, il y a un bail mon exemplaire de Cent Mille Milliards de Poèmes !
Et je me demande même où est mon exemplaire de Zazie dans le métro.
Ça sent le complot !
N’hésitez pas à proposer vos pépites poétiques ! Et bonnes découvertes !