A voté ! C’est pas l’exploit du siècle, aucune gloriole là dedans. Plus qu’un devoir c’est un choix. Celui de ne pas laisser faire, d’ajouter sa petite touche, sa voix… C’était la première fois que je votais dans ce petit village où je réside à présent et je fus ce matin… le premier à voter !
Si tu vas pas voter, viens pas chouiner !
Certes le vote blanc n’est pas pris en compte… mais avec 38 listes qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’y a pas le choix.
Certes certains bulletins doivent être imprimés à la maison et on pourrait regretter qu’on ne puisse panacher, que les listes ne soient pas toutes au même format ou avec un numéro… on pourrait simplifier…
On peut se trouver mille excuses, pester contre les sondages, le système… mais entre l’imperfection et l’impossibilité de s’exprimer par le vote, je préfère voter !
Merci les assesseurs !
Ils seront là, se relayant toute la journée. Ils ne sont pas rémunérés et assurent pourtant l’organisation du vote. Les secrétariats de mairie, les services logistiques… c’est toute une organisation.
Il étonnant d’ailleurs qu’on fasse à ce point silence sur le rôle de ces personnes. La reconnaissance publique est bien timide et pourtant, leur rôle est déterminant. Le bureau de vote est un lieu de lien social. Il n’y a rien de banal ni d’anodin dans cette capacité à organiser un cadre qui respecte les règles que l’on soit à Paris ou dans un petit village.
Aucune moraline, chacun est responsable
Comme certains ont peur de pousser la porte d’une librairie, je suis convaincu que certains ont peur d’aller au bureau de vote, d’affronter ses rituels… La liberté de conscience fait qu’on ne va pas conduire les gens par la main au bureau de vote…
À mes yeux, le vote devrait être obligatoire et possible sur le temps de travail mais il devrait aussi être mieux enseigné dès l’école. Nous devrions implanter dès les petites classes des dispositifs démocratiques permettant aux élèves de prendre des responsabilités, d’effectuer des choix. Cela reste trop ponctuel et au bon gré des équipes… Il faudrait enseigner une démocratie active qui invite à réfléchir sur de vrais problèmes et choisir collectivement des réponses…
On voit d’ailleurs ici et là, notamment au niveau local des initiatives de démocratie participative.
Un geste toujours émouvant
Glisser son enveloppe dans l’urne, à Paris, à Veynes, à Auray ou à Salvagnac-Cajarc, c’est toujours le même geste fort. C’est ce moment où je ressens le sentiment d’appartenance à l’idéal républicain. J’éprouve toujours le même frisson depuis plus de quarante ans que je vote…
On croise d’autres citoyens, on échange en neutralité, on se respecte, on est dans ce geste, égaux.
Il faut choisir. Ce geste citoyen nous renvoie aux mille situations de la vie où il nous faut choisir. Parfois nous faisons des compromis entre nos besoins, nos possibilités, nos espoirs, nos projets, ce que nous aimerions…
Le compromis souvent confondu avec la compromission, c’est la raison qui préfère l’action constructive à la rupture par la violence. Car si l’Histoire nous a fait parfois passer par la violence pour dépasser des situations de crise, le prix a été trop lourd à payer pour que nous puissions souhaiter cela.
Bref, j’ai été voté ce matin, j’étais le premier du bureau de vote et maintenant, attendons les résultats !