De vengeance, de talion, de fer, de trahison
De missiles lancés sur des enfants sans nom
De bouches buvant le sang du sable, Ô destins !
L’orgueil du général, la colère du prêtre
Les politiques sages remettant à demain
Tous ces mensonges jetés au travers de la trêve,
Ne me parlez pas d’eux !
Ne mettez ni drapeau ni bannière
Ni funestes propriétés
Sur leurs maisons bâties sur des lits de charogne
Ces tortures ajoutées et toujours sans vergogne
Ce ventre du scandale éclaté de lumière
Tous ces visages brûlés
Ne mettez ni drapeau , ni bannière !
N’allez pas hurlant par les rues,
Votre colère devant, faire apophtegme de ces morts
Ne mêlez pas l’opprobre au nom de tous ces corps
Accumulés , traînés dans la boue rude, nus
Aucun martyr jamais n’est utile ni juste
N’allez pas hurlant par les rues !
Ce sont mes frères, également aimés
Pleinement aimés, pleinement espérés
Dans la réconciliation, la Paix est ce devoir
L’Utopie oblige à comprendre ce que je ne sais croire
La Paix, ce ferment indicible
Il est temps de poser sur la table le pain, le sel
Le lait et le miel
Mes frères il faut vous asseoir
Faire silence d’abord
Puis laisser monter le chant de votre enfance
Alors sans crainte pour votre fierté
Ensemble ouvrir vos mains
Sur la table,
Vos mains larges et désarmées
Vos mains faites pour bâtir et caresser
Et oublier
Et vous regarder comme des hommes
Assis sur le banc de bois, contre la table,
Votre visage sera méconnaissable
Vous serez courageux dans ce courage d’hommes
Qui vont sans attendre les ordres d’un Dieu
Se regarder dans les yeux
Et faire la Paix
Dites que vous allez faire la Paix
Qui est la première des justices
Alors vous me parlerez de vous
Parlez moi de mes frères !