Les maisons, j’en ai connu quelques unes… À la ville, à la campagne… Une seule fois j’ai vécu dans une maison jamais habitée. Chacune a son histoire, sa personnalité… Il faut savoir découvrir, écouter, comprendre… Mais s’il faut savoir apprivoiser les lieux avec humilité, il faut accepter aussi de prendre sa place dans le récit. La maison va lire en nous, nous apprendre, nous comprendre… On dit que les « murs ont des oreilles »… des ondes circulent… Chaque maison nous enseigne sur nous même…
Les maisons
Les maisons, Pas les neuves, Celles qui ont une histoire Elles ont de la mémoire Elles ne demandent qu’à être aimées Apprivoisées, Quelquefois dans leurs flancs, c’est rare Des bébés-humains sont nés Ou des enfants ont joué Juste sous l’escalier D’autres ont pleuré dans le placard La maison en a la mémoire De temps à autre, jeune ou vieillard On est mort dans la grande chambre L’un est tombé droit sous la lampe L’autre est tombée de son armoire La maison en a la mémoire Les papiers peints ont des couleurs Fanées comme de vieux souvenirs Les murs de pierre ont des odeurs De navet et de repentir Les maisons font ce qu’elles peuvent Leurs murs retiennent les secrets Il en est même qui s’émeuvent Devant les amoureux inquiets Elles ont des traces, des cicatrices Des fêlures, elles gémissent Ou parfois juste elles frémissent Devant la vertu ou le vice Les maisons si on les écoute Elles nous parlent mieux que des romans Mais toujours n’en ayons doute Elles lisent en nous plus sûrement Si elles nous prennent en protection Si elles apprennent notre prénom Elles nous voient nus dans nos pensées L’âme et le cœur sont transpercés Les maisons, Pas les neuves Celles qui ont une histoire Elles ne demandent qu’à nous aimer Si on sait les apprivoiser
Version chantée
La Vayssière
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