Lorsqu’on tient un site Internet, il ne s’agit pas simplement de penser aux contenus, ni même au choix des images. Si j’écris parfois quelques lignes de code, suivant docilement des instructions, la plupart du temps, comme un enfant avec ses legos, j’empile mes blocs de façon empirique pour construire une page. Mais sous chaque bloc se cache du code et selon les compositions, le site sera plus ou moins lisible, plus ou moins rapide et efficace. Souvent j’aimerais savoir entrer dans les limbes du code.
Alors je veux me former pour comprendre
On va voir des tutos pour savoir comment monter un interrupteur ou réparer une chasse d’eau. Il n’est pas toujours simple de comprendre, mais travaillant avec des objets manipulables et visibles, on voit le résultat et avec l’expérience, on comprend un peu sur quoi agir….
« Y a quelque chose qui cloche là-dedans J’y retourne immédiatement » chantait l’oncle de Boris Vian dans la Java des bombes atomiques.
Avec le numérique et le code, c’est plus compliqué.
On cherche des ressources et des conseils pour améliorer son site, modifier des éléments, parfaire le code.
L’ennui, c’est que l’on bricole souvent à l’aveugle. Les paramètres sont nombreux et interagissent entre eux. Vous avez un « joli » site, une mise à jour vient tout perturber… et il faut trouver si cela provient d’un bloc, d’un plugin, du cœur même du logiciel…
Le résultat lui-même n’est pas simple à évaluer. Ça « parait » bien… oui mais ça ne fonctionne pas avec toutes les machines… C’est performant à dix heures et soudain coince une heure après…
La parole des experts
Les experts interviennent : « c’est un problème de cache » ou d’images non adaptées… soit.
Certains d’entre eux proposent des outils, pas des explications. Les recettes c’est bien, pas toujours transférable…
Quand on prend le temps de fouiller un peu, on découvre que les « experts » peuvent aller jusqu’à se contredire et proposer des solutions contradictoires sans toujours argumenter.
Alors il faut expérimenter à son tour et encore une fois, sans forcément comprendre. C’est une peu comme dans l’apprentissage d’une langue étrangère, on tente une expression… mais une mauvaise intonation, un accent de travers… et le message ne passe plus.
Quand j’ai le temps, je vais voir les sites de ces grands experts du numérique. Et là, c’est très souvent la surprise : les conseilleurs ne s’appliquent-ils pas à eux-mêmes les conseils qu’ils dispensent ?
Certains d’entre eux, c’est risible. Je l’avais déjà dit en particulier vis à vis de certaines « agences » ou développeurs qui proposent de vous faire un site contre souvent beaucoup d’argent alors que le leur ne répond pas aux normes.
Il m’arrive de poser des questions aux techniciens de mon hébergeur. Ils trouvent souvent des solutions… mais parfois leurs explications sont évasives…
« Vous avez trop d’inodes pour permettre la sauvegarde avec notre outil » me dit l’un.
Je cherche alors ce que ça veut dire, « inode ».
Je trouve un site canadien. Un inode (ou nœud d’index) est un objet qui stocke des informations concernant un fichier ou un répertoire. Chaque fichier ou répertoire correspond à un inode, donc le nombre total d’inodes de votre compte est directement lié au nombre total de fichiers et de répertoires dans celui-ci.
Alors je demande naïf où je peux voir ce nombre d’inodes et comment leur couper la tête ?
Je n’ai jamais eu de réponse…
En revanche, en réinstallant le site, j’ai étrangement résolu le problème… provisoirement même si d’autres sont apparus alors sans que j’en comprenne vraiment l’origine.
Accepter l’imperfection
En réalité, comme chaque être vivant que nous rencontrons « fonctionne » de façon plus ou moins adaptée et pertinente, le code n’est pas toujours « propre » ni efficace à 100 %. Les critères peuvent d’ailleurs évoluer pour en mesurer les imperfections.
Certaines sont « invisibles » et n’empêcheront pas un site de bien fonctionner.
Quand je passe des heures à chercher à améliorer des imperfections que les lectrices et lecteurs du site ne percevront pas, c’est ma propre insatisfaction qui mérite d’être questionnée : syndrome de l’imposteur, mise en compétition idiote avec moi-même.
Je suis de temps en temps à l’image de l’adolescent qui passe des heures à loucher sur un comédon que personne n’a vu.
Je dois donc savoir passer outre…
Mais chercher encore
Et pourtant ma curiosité, ce qui me fait agir, plus que le « pourquoi des choses » c’est le « comment ? »
Et c’est fabuleux de voir comment tout fonctionne en système, comment les interactions se chatouillent entre elles provoquant des effets inattendus. Et je suppose que l’on peut transposer cela à nombre de situations « invisibles ».
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