L’enfant intérieur est un poème à écouter. C’est une sorte d’adresse confiante à soi même. Combien de fois osons-nous être notre propre consolateur ou consolatrice, combien de fois osons-nous accompagner notre propre cheminement avec bienveillance au lieu d’alimenter le feu brûlant de la disqualification ambiante ou le feu froid de l’indifférence ? Grandir, c’est devenir son propre parent sans subterfuges…
L’audio
Le texte
Et si je t’écrivais la nuit, mon tout petit ?
Toi l’enfant dont je suis enceint
Toi que je berce quand nous sommes tristes
Et si je t’inventais des contes ?
Des contes bleus comme tes songes
Ou bien, des contes murmurés à la buée de ton haleine
Et si je te chantais la vie ?
Toi mon enfant en pyjama
Rien n’est plus pur, plus vulnérable et plus sûrement humain
Qu’un enfant en pyjama qui va sous les draps tièdes
Et que la chatte protège
Veillant inlassablement sur ton sommeil
Jusqu’au plus lointain voyage de tes rêves
Et si je t’accompagnais au jardin ?
Toi le poulbot, toi le gamin
Toi que je contiens à peine
Tant tes rires sont d’impatience
Si nous marchions ensemble vers les lièvres
Je vois que tremble ta lèvre quand tu crains que le chien
Ne les poursuive, avide et ivre
Je le retiens
Je tiens ta main
Et si je t’accompagnais dans la vie ?
Toi le jeune homme aux frêles esquisses
Toi le bachelier d’airain, voguant d’examens en concours
Je relirais tes poèmes, juste pour te dire que je les aime
Juste pour te faire du velours, sans discours
Et si je te menais ainsi, en bons camarades qui vieillissent ?
Toi mon enfant, toi mon vieillard,
Toi mon certain, toi mon hasard
Mon chanceux, mon brave lézard
Qui prend bien le soleil sur ton siège
Un bon roman à la main
Sens-tu que je te protège
Depuis le début du chemin ?
Je t’aime, je te sais, je te souviens
Mille souliers à notre destin
Ont fusionné des joies d’abeilles
Avec des soleils d’étincelles
Les silex ont chanté et le feu
Tu l’as au cœur, Je l’ai aux yeux
Toi mon enfant, toi qui habites à l’intérieur de ma paroi
Toi qui graves parfois des dessins avec mes veines
Je voudrais que tu n’aies pas de peine
Garde la foi, car je suis là, pour toi, tu vois ?
En savoir plus sur Vincent Breton
Subscribe to get the latest posts sent to your email.