Pour certains parler de sa mort à venir est un sujet quasi tabou. « C’est morbide ! » « ça porte la poisse ! »
Pourtant, il me parait important de pouvoir exprimer mes volontés personnelles pour le jour de ma mort. Parce qu’après ce sera difficile je crois. Mes dernières volontés.
Et justement parce que c’est un sujet personnel je n’en fais pas des principes pour autrui. C’est juste pour moi.
Certes, en évoquant la question des dernières volontés, on se confronte d’une part aux perceptions de la mort et aux croyances des autres et puis aussi aux sentiments éventuels des proches.
Mais j’ai vu trop de morts trahis une fois partis et j’ai entendu tant de niaiseries dans certains enterrements, que je souhaite tant que faire se peut avoir la main sur le « dernier épisode ».
Qui me trouvera ?
C’est la seule chose qui me préoccupe vraiment. J’espère pouvoir mourir dans mon lit mais que je ne serai pas trop « fermenté » ni « déliquescent » quand on me trouvera. J’espère pouvoir choisir autant que faire se peut les conditions de ma mort… Une question de politesse quoi.
Aussi, mes remerciements sincères à celle ou celui qui fera la macabre découverte, devra appeler le médecin et faire enlever le corps.
Les directives anticipées
Pour les équipes médicales, dans mon espace santé, il y a mes directives anticipées.
Mon vœu est finalement qu’en dehors de la « mécanique réparable », si une fonction vitale était en cause, on amoindrisse les douleurs le plus possible, jusqu’à l’injection létale, mais qu’on ne cherche ni à réanimer, ni bricoler je ne sais quoi pour tenter de me récupérer.
Que ça coûte le moins possible ! Aucun acharnement merci ! Il n’y a pas « à me sauver à tout prix »…
Cette chanson résume assez bien mon état d’esprit.
Mes dernières volontés.
Vous allez voir, elles sont assez simples !
Il faut savoir qu’un capital décès est assuré par ma mutuelle. Il permettra de couvrir les frais sans difficulté.
L’organisation des obsèques
Je ne crois pas en Dieu. Je vous remercie même si vous êtes croyant-e de ne pas prier en ma mémoire !
- pas de faire part, de publication, d’avis dans la presse
- pas de fleurs, de couronnes, pas de registre de condoléances
- pas de cérémonie, de réunion, de lecture, d’hommage quelconque
- bien entendu si « ça peut servir » on récupère les organes qui feraient plaisir… j’aurais bien donné mon corps à la science, mais il parait qu’il faut payer pour ça…
- une incinération : il n’est pas nécessaire d’envoyer un représentant, on laissera faire « les techniciens » (encore une fois pas de cérémonie ni de musique !)
- Inutile de dépenser de l’argent pour une urne : il paraît que la Loi oblige les communes à disposer d’un espace dédié pour répandre les cendres… mais ça peut être n’importe où… Je m’en fiche… Pourvu qu’on ne mette ni plaque, ni pancarte et qu’on ne vienne surtout pas faire de singeries à l’endroit où on les aura répandues. N’allez pas vous prendre un rhume en allant les jeter à 300 mètres des côtes ! Dans tous les cas, si possible, on confie la mission à une personne dont c’est le métier… Inutile de vous encombrer avec ça. Léger !
Comment ferez-vous votre deuil ?
Certains ont besoin de cérémonies, de rituels, d’aller pleurnicher sur une tombe. Ce ne serait pas me faire honneur. Buvez un thé fort, allez à la pâtisserie, au restaurant, au spectacle, écoutez une chanson ou au pire regardez un bon porno pour vous détendre…
Si on s’est aimés c’était chouette, si on ne s’aimait plus c’était la vie, si on se détestait ce sera l’occasion de vous réjouir !
J’espère avoir pu ranger mes affaires avant de partir. Je m’évertue à ne rien posséder et je donnerai ce qu’il reste avant de partir. Je suis contre l’héritage aussi !
PS : je ne suis pas encore mort, on devrait pouvoir s’amuser encore un peu !