Voilà, je commence bien la semaine. Je suis un dauphin. Vous allez dire que j’ai complètement vrillé. Aurais-je sombré dans un nouveau délire ? Peut-on dire que je souffre de zoanthropie ? C’est vrai que gamin j’aimais bien la série « Flipper le dauphin ». Selon son dresseur, la femelle dauphin qui incarnait Flipper est morte et se serait suicidée, en se laissant couler et en arrêtant de respirer. Tragique ! » — Mais non ! dira le lecteur éclairé, dauphin c’est ton chronotype !«
Régule ta vie selon ton chronotype
Tout ça, c’est venu de la vidéo d’Elliot. Je vous en parlais hier. Son thème en est « le secret biologique qui ruine votre productivité ». Ça fait coaching à deux sous et le titre est un peu racoleur. Il faut dépasser ça. Elliot Meunier est une personne plus qu’ intéressante au parcours original qui nous a mené de l’Afrique du Sud à l’Aveyron puis à Londres, de la formation en ligne à la danse… Il faut le suivre ! J’apprécie sa sincérité, son ouverture d’esprit, sa capacité de remise en question et ses facultés à s’approprier de nouvelles connaissances. Ce n’est pas mon gourou, pas le genre de la maison, mais je me retrouve souvent dans ses questionnements.
Alors j’ai regardé la vidéo, j’ai même fait le quiz proposé sur un site et le verdict est tombé, je suis un dauphin !
Remarquez être un ours ne m’aurait pas trop branché, pour le loup ou le lion… ce n’est pas que je ne les apprécie pas mais…va pour le cétacé !
10 % de la population
Ben voilà. Je comprends mieux pourquoi je ne me rendors pas quand Isis me réveille à 4 heures. Je me retrouve assez dans le tempo décrit. C’est vrai que depuis petit je me suis toujours levé très tôt.
C’était au point où ma mère, alors que je devais avoir 5 ans, m’avait demandé de ne pas la réveiller trop tôt. Une anecdote familiale racontait que j’avais un jour débarqué dans sa chambre peu avant six heures pour lui dire « tu vois, je t’ai laissée dormir !«
J’ai toujours pris ça pour une impatience naturelle. Une sorte de soif de vivre.
Plus tard, adolescent, j’allais ennuyer ma grand-mère qui arrosait ses fleurs alors que tout le monde dormait encore. Elle aurait aimé peut-être que je la laisse… Une dauphine ?
J’ai d’ailleurs toujours trouvé agaçant qu’on commence « si tard » le matin et préféré les commerces qui ouvrent tôt.
Mais bon sang, encore une singularité ! Faut-il se réjouir une nouvelle fois de repérer un caractère de plus qui m’éloigne de la « norme » ? Surtout que l’on associe tout de même ce profil à un bileux, limite névrosé … « Introverti, intelligent, anxieux, perfectionniste, prudent » dit un site. D’accord. Je prends.
Le dauphin, ne dort que d’un œil. Il est prompt à se stresser. Merci. N’en jetez plus !
Le chronotype du dauphin serait commun à Marcel Proust et Marilyn Monroe selon le journal Le Point ! « pou pou pidou« .
Un petit tour sur le net et l’on se rend compte qu’au delà des généralités, un certain nombre d’interprétations parfois contradictoires désignent les différents chronotypes et la façon de répondre à leurs besoins.
Chacun son tempo
En réalité, le vrai problème, c’est que depuis l’école, nous faisons marcher la société du même pas cadencé et que tous ne suivent pas de la même façon.
La question de la chronobiologie n’a pas fini de tarauder l’école qui n’a pas su faire sa révolution. Les exigences sociales font qu’il n’est pas simple de croiser nos besoins et nos organisations. Nous avons tous connu au travail celui qui arrive tôt ou celui qui traîne tard.
Quand on n’a plus d’obligations professionnelles, le besoin de repères persiste. Je constate que peu pou prou, sans le savoir, j’ai structuré mes journées comme il est conseillé de le faire par nombre de chronobiologistes mais avec la difficulté de placer le sport en début de journée…
Je vois aussi que je peux croiser mon organisation du temps avec mes 4 entrées d’une journée réussie : apprendre, créer, partager, prendre soin…
La question est de trouver un équilibre entre ne pas procrastiner et ne pas se faire violence ou se stresser inutilement. Je sais également que j’aime pouvoir me concentrer sur ce que je fais et certains amis ont perçu que je n’aime pas trop être dérangé en pleine écriture…
Je trouve intéressant aussi de croiser cette approche de la gestion du temps avec la question de ce que l’on peut faire par « devoir » ou ce que l’on fait par « choix ».
Mais surtout, au delà de « tendances », d’éléments à observer ou repérer, je crois qu’il faut veiller à prendre en compte toutes les variables, les composantes et interactions qui vont jouer. Il faut éviter deux pièges : celui de la productivité (au service de qui ou de quoi ? attention à l’asservissement que ce terme implique souvent) et celui de la prédestination qui ferait que nous laisserions penser des tests, des diagnostics et autres étiquetages à notre place… Ne nous laissons jamais définir par autrui.
Cela n’empêche pas de tenter d’être attentif et d’apprendre à mieux nous connaître.