Les jours de pluie permettent de jolies surprises. Nous voici grâce à Éléonore Costes à observer sur le vif , une famille un peu folle où ça crie et se dispute à l’excès mais où ça vise juste. 8 épisodes de moins d’un quart d’heure chacun. C’est Bouchon, la jolie mini-série que diffuse Arte et que l’on peut voir gratuitement en replay.
Ça s’engueule !
Au début j’avais un peu peur que l’on cède aux cris, aux envolées et aux poncifs des engueulades et réconciliations… mais d’abord la série est fort bien filmée, avec fluidité et sens du détail…
Chaque personnage vient à nous dans son ambivalence et parvient à se rendre attachant et plus nuancé que ce que l’on imaginait au départ.
Alors on ne lâche pas l’écran des yeux. C’est drôle, c’est percutant et questionnant.
Le cancer du père
Chacune ou chacun trouvera à se reconnaitre dans tel ou tel personnage, dans telle ou telle situation…
Il y a des personnes auxquelles j’ai pensé, forcément même si chaque famille est différente.
J’ai bien aimé ce père qui apprenant qu’il a un cancer refuse d’abord de se soigner et préfère aller « se faire piquer en Suisse » plutôt que de souffrir en portant une « poche à merde ». C’est cru, cinglant… Il va malgré ses peurs se laisser convaincre.
Je me suis senti concerné, parce que si j’apprenais avoir une telle maladie, je fais partie de ceux qui refuseraient les soins excepté ceux éloignant la douleur. La série est venue me prendre à rebrousse poil, il faut savoir « penser contre soi »… J’en suis sorti avec la ferme résolution de veiller plus encore à mon alimentation ou ma santé de façon préventive… mais je n’ai pas évolué encore sur ce que je ferais. C’est très personnel. « Vivre à tout prix » ne m’intéresse pas.
En voyant la série où ça fume à tous les étages, je me suis dit que j’avais au moins la chance de ne pas fumer et de ne pas boire.
Le dernier épisode va venir nous percuter au sens littéral pour secouer encore nos certitudes. Ne pas se réjouir trop vite…
Les questions
Ce qui est fort joli, c’est la capacité de cette petite série – qui certainement demandé beaucoup de travail- à venir nous amuser certes, nous chahuter mais surtout nous questionner. Et probablement chacune ou chacun y trouvera matière même si chaque modèle familial est différent…
Et pour conclure, il faut souligner outre la réalisation et les dialogues, un jeu d’acteurs de haute volée. Donc à voir !
