Nous avons tous nos lieux où nous aimons aller et revenir, accompagner nos amis, respirer. Pour moi c’est, Villeneuve d’Aveyron toujours ! La bastide, je la vois comme ce lieu récompense, à part. J’en ai déjà parlé ici évoquant le village ou les portes. Recensé comme l’un des plus beaux villages de France, je ne me lasse pas de m’y perdre pour tenter d’en décrypter les secrets ou simplement me laisser traverser de sensations. Je le tiens pour un haut lieu de poésie, d’architecture et si c’est un lieu historique, c’est aussi un lieu de modernité tant l’endroit est inspirant…
Une géométrie du cœur
Ce que j’aime, c’est explorer la bastide en changeant de point de départ ou d’arrivée, c’est oser la ruelle secrète, se pencher sous une voute pour franchir le passage.
Jouer, changer de regard
On peut venir lire les lieux de mille façons. Un jour s’attacher à observer la place des minéraux, un autre celle de la pierre, une autre fois celle des végétaux.
On peut s’attacher un jour aux lignes qu’elles soient au sol, dans leur convergence vers le cœur de la bastide, celle des façades.
On peut s’attacher à la composition des toitures, à la place des gros bâtiments et des maisons, aller chercher les recoins, les placettes, les portes, les escaliers… comme une enquête inépuisable !
Dessins et dessein
Le dessin des rues peut se lire dans le plan de la Bastide, mais il compose avec les maisons. Il se lit au sol et dans la perspective. Chaque façade est une création unique et vient s’insérer avec grâce parmi les autres. Chaque maison a brodé ses propres motifs : l’escalier le plus utilitaire devient un objet de poésie pure. Chaque voute offre sa tendresse, son invitation, chaque passage son secret…
Ce qui est formidable c’est qu’il s’agit d’une œuvre collective. La cohérence est née d’une volonté partagée, une adhésion sans cesse renouvelée.
Émotions
Villeneuve d’Aveyron est un village pour les enfants et les amoureux. Les uns peuvent s’inventer des vies de chevaliers, les autres se cacher discrètement dans quelque recoin…
Les jardins contenus, osent cette alliance entre intimité et foisonnement. Des habitants ont su avec générosité occuper l’espace avec des plantes en pot. Tout cela se fait avec une sorte de raffinement, de pudeur et de sentiment de paix.
C’est un joli théâtre pour rêver, un espace pour les confidences, le sel de l’amitié. C’est un lieu que j’aime montrer.
Pureté
Aucun affichage navrant, aucune vulgarité ostentatoire. Le village a su se préserver pour ne pas devenir une vitrine marchande. Pourvu que cela reste ainsi ! Fragile, il reste un village vivant…
C’est vrai, il y a des escaliers qui mènent à des portes fermées, des volets clos sur des maisons désertées… Parfois, comme dans d’autres lieux proches, on pressent le risque de l’effondrement. Alors on regarde la maison en pensant à l’abandon… à celles et ceux qui vécurent là autrefois. On pense à ces destins, ces traces qu’ils laissèrent. La mémoire s’exprime dans l’usure d’une pierre, les marques sur une porte. Lire et relire. Ce village est un livre.
Moderne
Il a traversé les siècles. Si je le perçois comme moderne c’est que je vois dans les tracés, dans les lignes, dans ces compositions de toitures, de façades, ces angles … un art de l’agencement hautement inspirant pour les architectes contemporains mais aussi pour celles et ceux qui voudraient penser des espaces équilibrés entre respect de l’individualité et vie commune.
Images
On peut cliquer sur une photo pour la voir plus en détail.
peut-être plus plaisantes à voir en grand écran, mais rien ne vaudra la visite sur place…
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