Villefranche de Rouergue au printemps

Publié le Catégorisé comme Journal ou Blogue
le pont sur l'Aveyron

Vous le savez bien que je l’aime cette bastide… J’avais « à faire » à la ville. Et le soleil printanier était un bon prétexte pour se perdre par les ruelles. Je n’étais pas là pour apprendre mais juste rêvasser. Ici, il y a de quoi poétiser à chaque coin de rue. Une sensation de dépaysement, de fragilité. Une beauté qui ose se montrer sans fard, avec délicatesse, avec ses couleurs douces. La ville n’a pas été muséifiée comme d’autres. Usée, elle n’est pas défigurée. Accueillante, pudique, multiple, jouant avec les ombres, les pierres et l’eau. Pourvu qu’on sache la préserver…

Marcher…

Il reste trop de voitures qui encombrent sans réelle raison mais on peut marcher sans être dérangé. Il faut visiter à pied. On passera par des ruelles, des rues, des passages. On découvrira des façades anciennes et au hasard des boutiques… Certaines semblent désertées, souvent presque vides ou n’avoir que peu de choses à vendre. On a mis dehors une zone commerciale comme il y en a partout mais qui prive de monde le vieux centre. Quelques touristes déjà et des jeunes ou des vieux qui se calent entre deux arcades, sur un muret, dans un recoin baigné de soleil. Ça bavarde. On se parle. Les chiens font connaissance. La ville est paisible. Il y avait tout à l’heure quelque chose de l’Italie ou de l’Espagne dans la grâce des lieux… Mais en réalité, je n’étais pas à philosopher à ce point… juste à me laisser guider par la curiosité, tourner là, revenir, monter, guetter une porte, suivre une ligne, me laisser attirer par des glycines, une façade étrange ou l’Aveyron qui s’est donné une belle couleur, moins trouble que cet hiver où la rivière était sale des eaux secouées entre terres et pierres…

Il y a dans cette ville quelque chose de doux où l’on peut glaner un peu d’insouciance et de consolation. Suis-je encore en France ? L’accent occitan chante et roule… il est déjà un peu différent de celui de Figeac. Villefranche de Rouergue fut capitale, elle est devenue sous-préfecture, elle a appris la modestie, elle sait jouer de ses charmes…

Revenir

Je sais qu’il faudra revenir à des heures diverses et les soirs d’été, et les jours de canicule… Se réfugier dans les chapelles ou la collégiale. Se perdre dans d’autres rues, les prendre dans l’autre sens. J’ai déjà trouvé la librairie sur la place et son bon désordre. Je ne suis pas entré chez ce monsieur qui vendait des livres anciens… Il était en grande conversation avec une dame occupant le passage.

Villefranche de Rouergue. Et j’ai déjà quatre routes pour m’y rendre depuis la maison… d’une rivière à l’autre…

Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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