Dans quelques jours nous irons voter. J’irai voter. J’ai la chance d’avoir ici un candidat de gauche qui tient plutôt bien la route dans le contexte où nous sommes. Mais le spectacle des médias comme de la classe politique dans son ensemble reste assez navrant.
Mensonges et lieux communs
Je ne suis qu’un électeur, mais je voudrais pouvoir préserver ce droit de vote. Le type de scrutin actuel permet à 30 % des votants d’imposer un parti. Ce n’est pas nouveau. Dans l’absolu, une vraie démocratie devrait accepter une proportionnalité intégrale et un mode de gouvernement intégrant à hauteur du vote les représentants du peuple… Utopiste n’est-ce pas ? Mais il faudrait les obliger à gouverner ensemble et que ce ne soit plus une personne qui décide. Tu es élu-e ? Tu auras ta part de pouvoir…
Il y a d’ailleurs des pays où l’on sait mieux se coaliser que nous.
J’entends des présentations de programmes où je note que pour être crédible chacun aseptise sa copie. On regarde le vivre ensemble, la vie citoyenne par la fenêtre étroite de la consommation. On ne cause ni besoins réels, ni valeurs profondes… Le cancer de l’extrême droite qui sait répéter ses idioties avec constance pour nous faire croire que ce sont des vérités ronge la société toute entière. La véritable insécurité c’est la jeunesse qui ne se voit pas d’avenir dans un monde aux ressources limitées en proie à la pollution et autres dérèglements.
Ça ment sur le réel, ça ment sur des personnes, il n’y a guère de contradiction quand les journalistes ne font commenter sans s’appuyer sur les faits.
Du buzz et des égos
Faire le buzz, mettre en scène les égos. Non, dans les précédentes législatives on n’a jamais demandé quel était le premier ministre pressenti… même si une certaine logique pouvait se dessiner… nous avons eu bien des surprises.
Il fut un temps où les chefs du gouvernement étaient élus au moins par le Parlement…
Je note au passage que moins de femmes que d’hommes osent se mettre en avant.
Campagne médiocre
C’est ennuyeux pour convaincre : ce n’est pas grâce à la campagne médiocre que j’irai voter !
Ne parlons pas de la ridicule campagne officielle, mais le défilé des « chefs » montre leur difficulté à oser des perspectives, à penser un projet, une démarche… un truc avec une vision, un peu de souffle, un peu d’ampleur !
La palme revient à l’extrême droite qui non seulement avance masquée en fondant son action sur le ressentiment et le rejet, mais fait évoluer son programme au gré du vent de l’opportunisme.
Au moins je ne serai pas déçu
Finalement, la chance, c’est que quoi qu’il arrive je ne serai pas déçu puisque ce n’est pas des politiques qu’il faut attendre le changement.
Plus que jamais j’ai la conviction que c’est dans nos vies, dans nos actions, dons nos paroles, en étant ce que nous voudrions que les autres soient que nous ferons avancer les choses même si je suis convaincu que le vivre ensemble, le respect, la protection des faibles reste une belle mission collective que l’État doit assurer. Inclure et ne pas exclure, compenser les inégalités et ne pas les renforcer, réguler mais protéger la liberté d’être et de penser. Mais qui prend un peu de hauteur aujourd’hui ?
Ce soir je regarderai le débat à la télévision. Sur trois débatteurs, il n’y aura pas de femme.