Voici la nouvelle version chantée d’un texte écrit il y a quelques années et qui témoigne que je suis un cultivateur et un chanteur « bio ». Un vrai travailleur agricole.
Si je dis dans le texte que « mes verbes cèdent aux mauvaises herbes », en réalité, il n’y a pas de mauvaise herbe…
En poésie comme en jardinage on peut choisir d’aligner ses plates bandes comme ses strophes… Cela ne garantit pas bien au contraire, ni la beauté du jardin et encore moins celle du poème… Bien sûr le désordre du jardin n’est parfois qu’apparence, ce qui compte c’est l’effet produit par les assemblages !
La chanson
Le texte
Je suis travailleur agricole
Herboriste de la parole
Spécialiste du monde horticole
Je cultive des paraboles
Des métaphores et des symboles
Mon jardin n’est guère aligné
Se garde des engrais chimiques
Mes verbes cèdent aux mauvaises herbes
Mes adjectifs parfois paniquent
Lorsque l’été vient tout sécher
Il y pousse des plantes étranges
Au gré du vent qui tout mélange
Rien ici n’est très rectiligne
Aucune fleur sauvage n’est indigne
Aucune pousse ne dérange
Les amoureux dans le gazon
Y perdent souvent la raison
Le cerisier en amitié
Leur fait aux lèvres ce goût fruité
Et pousse douce la passion
Le soir on y bavarde tard
Sous les branches du chêne tendre
On y entend le chant bizarre
D’oiseaux rares qui viennent s’éprendre
Jamais n’y pleure la guitare
Je suis travailleur des jardins
Les ronces dessinent sur mes mains
La terre parfois salit les doigts
Le résultat est incertain
On ne sait ce qui poussera
C’est un jardin loin du Monde
Où l’on oublie les guerres immondes
Animaux, plantes et les humains
Signent la paix avec leurs mains
En ce jardin, la terre est ronde
Et si je suis cultivateur
Sans orgueil, ni faux ni tracteur
À ma tête aucune auréole
Voici mes mots et ma parole
Chacun ici devient chanteur
Pourvu qu’il y mette son cœur !
©Vincent Breton
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