Si tu ne connais pas le site, ou si tu le connais peu, ou si ta dernière visite n’est pas récente, c’est le moment en ce deuxième jour de l’année 2025 d’en faire une nouvelle présentation. Et ce d’autant plus qu’il a évolué. Il continuera certainement d’évoluer encore. Le projet s’affine entre continuités et changements. Objet numérique à part, construit « à la main », il l’est avec soin. Il propose dans un même lieu, un journal (blog ou blogue) mais également des créations (des textes, de la fiction, de la poésie, des chansons…). Le tout se place sous le signe de la poésie, non pas en se limitant au genre littéraire mais plutôt comme le témoignage d’une démarche « pour vivre heureux en poésie ». Si chacune et chacun peut y puiser de quoi alimenter sa curiosité, des idées ou des pistes de réflexion, il ne s’agit pas de donner des conseils comme dans ces sites de « coaching » mais plutôt d’une forme de témoignage en action, d’un lieu de partage…
De la Bretagne au Rouergue
Depuis longtemps j’avais mis en ligne sous des formes diverses, des sites où je partageais certains écrits, de la poésie surtout. C’est en Bretagne, dans le Morbihan, dernier lieu d’exercice professionnel, que j’ai commencé à développer un site où je partageais des écrits, de la poésie, des chansons…
Nous étions après 2015 et le site attira notamment des personnes qui travaillaient avec moi et qui s’étonnèrent de me découvrir sous un autre aspect avec ces publications. « Mais vous chantez ? «
Le site changea parfois de nom ou d’extension, voire d’hébergeur. Avec le confinement et notamment la relecture de Guillevic, l’idée du « vivre heureux en poésie » commença à émerger non pas en la réduisant à l’approche littéraire mais plutôt comme une façon d’appréhender la vie, une sorte de démarche active.
Loin d’être une approche confinée à la rêverie, « vivre en poésie » c’est tout au contraire se relier au réel et au présent. Comme le dit Guillevic, « la poésie est une sensation, la poésie est ce qui permet de tenir ». Pour moi, « vivre en poésie » c’est refuser le cynisme et se montrer capable d’être réceptif à la vie, sa beauté, son mystère dans les différentes manifestations qu’elle nous offre : l’odeur du café, le regard d’un enfant, le chant d’un oiseau, un brin d’herbe qui pousse entre deux dalles de ciment, un vieillard sur un banc, l’émotion devant un paysage… C’est se situer dans le temps présent mais distordre le temps pour toucher l’éternité. C’est aussi une façon de refuser la violence envers soi comme envers les autres. La poésie n’est pas une niaiserie rose qui serait indifférente à l’injustice. Elle n’est pas là « pour faire joli » mais elle nous permet de dénicher le beau, de le créer. Cela a des conséquences sur notre façon d’investir notre vie et le monde, j’y reviens plus bas.
Des changements
Un changement de vie personnelle, le confinement, la décision de me libérer plus tôt que prévu du métier que j’exerçais, puis le déménagement de la Bretagne vers le Rouergue (l’Aveyron), ont fait évoluer aussi le site, son contenu, son projet…
J’étais venu autrefois en Aveyron. J’avais été touché par les lieux, leur ambiance et la beauté qui surgit ici de toutes parts. M’y voici à présent.
La Bretagne, j’y avais travaillé. Les gens que je croisais m’y voyaient encore avec ma casquette professionnelle. C’était une région où j’étais venu pour exercer mon métier, sans y avoir d’attaches particulières. Secouer mon habitus et mes représentations en investissant un nouveau lieu m’était devenu nécessaire. Surtout un nouveau lieu choisi pour toute cette richesse à explorer et apprendre… un lieu d’émotions, une sorte de « coup de foudre amoureux » pour une région…
Vivre en poésie, c’est apprendre (explorer), créer, partager et prendre soin…
J’ai compris alors que pour vivre en poésie, il fallait que chacune de mes journées s’articule autour de mon carré magique :
- apprendre : c’est à dire que chaque jour je dois pouvoir apprendre une chose nouvelle, explorer, découvrir… peu importe le domaine
- créer : plus j’avance, plus j’ai la conviction que pour être heureuse ou heureux, nous devons pouvoir nous exprimer que ce soit dans nos métiers ou nos vies, en créant, en inventant quelque chose… Que ce soit une recette de cuisine, un poème, une façon de faire évoluer son travail, de jardiner… chacune et chacun d’entre nous devrait pouvoir trouver cet espace où la tête et les doigts viennent apporter quelque chose. Cette capacité d’invention, de création que l’enfant exerce tout petit en dessinant sur la page, nous devons pouvoir l’exercer et la développer tout au long de la vie…
- partager : si je crée une tarte aux pommes ou un poème, je peux les garder pour moi, mais je risque de réduire l’ampleur de cette création, si je ne partage pas. Que ce soit dans nos métiers, dans les créations que nous inventons, nous éprouvons le besoin de nous relier, de toucher autrui, de donner. Ce site est avant tout un espace de partage. La communication réelle, attentive à autrui est partage.
- prendre soin : et tout cela s’inscrit dans l’idée qu’il nous fait prendre soin. Prendre soin de soi (le sacrifice et l’auto-disqualification sont nuisibles) et prendre soin d’autrui en sachant être attentif, en bienveillance… C’est une dimension nécessaire pour éviter que le « poète » ne s’enferme dans sa tour d’ivoire.
Il y a au passage un équilibre à trouver entre ce que je fais par choix et par devoir. Je dois pouvoir choisir ma vie et m’engager sans que cela ne relève d’un devoir au sens d’obligation conformiste où je me nierais…
Cette approche que j’ai pu formaliser quand j’évoque l’idée de ce que peut-être une journée réussie à mes yeux, traverse le site tout entier. Ce n’est qu’une démarche personnelle, pas une méthode figée. J’ai longtemps cru qu’il fallait structurer finement l’organisation de nos vies, y compris lorsqu’on n’est plus contraint d’aller travailler, alors que je crois à l’instar d’Elliot Meunier qu’il est plus intéressant de travailler par phases pour être dans le « flow ». Il est plus intéressant d’avancer par projets plutôt que par objectifs. C’est aussi une façon d’intégrer l’incertitude.
Alors le site ?
On peut bien sûr venir sur le site parce qu’on cherche une poésie sur la rentrée , que l’on veut lire une nouvelle, ou que l’on s’amuse de ce que j’écris dans la partie journal du site où je partage des réflexions sur des sujets divers… mais en réalité, j’espère démontrer la cohérence d’ensemble qui anime le site.
Pendant les vacances de Noël 2024, j’ai mis en forme un conte que je racontais autrefois aux enfants de la famille ou à mes élèves. J’espère qu’il conjugue au delà de l’histoire, un peu de poésie et des valeurs dans lesquelles je me retrouve (chercher son chemin plutôt que la fortune). Il est aussi une façon de me relier au fameux « enfant intérieur ». Le feuilleton « Chemins » exercice littéraire, évoque à sa façon une façon de prendre soin… Les écrits se renvoient ainsi les uns aux autres dans une sorte de tissage…
La partie journal m’aide à formaliser des réflexions en essayant d’aller plus loin que la « réaction à chaud » que l’on peut avoir sur un réseau social. Il existe d’ailleurs de nombreux blogs très intéressants qui restent un peu cachés et qui mériteraient d’être mis en avant. Leur but n’est pas de faire le buzz mais d’apporter autre chose. J’ai ainsi ouvert une catégorie consacrée aux curiosités numériques car il y a beaucoup à explorer et découvrir au des moteurs de recherche.
La célébrité Oh Yeah !
Par souci d’éthique, pour refuser compromission ou flagornerie, je ne cherche pas à plaire à tout le monde. Ce qui sous-tend également ce site c’est sa liberté, son indépendance, son attachement à l’éthique…
Ici, on ne piste pas la visiteuse ou le visiteur, rien à vendre, rien à extorquer !
Je n’appartiens à aucune chapelle, mes valeurs ne se vendent pas au service d’un mouvement, d’un leader… je m’autorise le droit de penser ce que je veux, en toute singularité… je ne roule pour personne… mais je ne suis pas coupé des combats sociaux par exemple…
Je suis très heureux quand on vient visiter le site, quand je reçois un retour (en messagerie ou dans les commentaires). Je suis donc tout à fait content lorsque le bouche à oreille permet d’augmenter la notoriété de certaines pages, quand on partage des liens ou signale des productions offertes ici. Je note que parfois une page ancienne revient en avant. Compte tenu du nombre d’article (on approche les 700 à ce jour), j’essaierai ici de faire le focus en revenant de temps à autre sur d’anciennes publications !
Bonnes découvertes !
