silence

Se retirer de l’écriture, pour mieux écrire.Regarder le jardin pour mieux s’écouter.Passage. Une saison semble ouvrir sa porte puis une escale estivale s’offre.Escale. Transition. Le jardin cède parfois au vent. Branches mortes sur le gazon.Mais…

sel et sable

L’été brûle son fer dramatique sur ton absenceJe ne suis pas allé à l’Océan, le sel sèche ma boucheOmbre dure du saule dépouillé, la canicule dépouille mon front Le désert c’est iciFace à l’océanMa barque…

Laurent Terzieff

Qui sommes- nous pour vous survivre, poètes disparus ?Qui sommes-nous pour vous survivre résistants, combattants aux mains nues ? S’il faut au Monde des raisons, Ne cédons rien car il nous fautLa poésie par-dessus tout Je veux…

matin

Gonflé d’eau, le ciel dilue l’encre de la nuit.Chaque matin une nouvelle toile offerte.La maison accoste après sa nuit silencieuse. Cela bruisse à peine au dehors.L’herbe du jardin presque liquide. Des parfums de sucre, de…

échouage

Ce dimanche, la maison-navire échouée dans la pelouse. Les oreilles gorgées d’eau, il faudrait savoir enfin écrire le nouveau chapitre. Si je survis à la nuit, je m’en remets aux korrigans, à ce chaton qui…

exploration

Explorant tes collines, tes montagnes, tes revers, tes lacets, tes ciels accrochés par tant d’arbres nouveaux, tes cris d’oiseaux, tes surprises, tes brumes et tes soleils… qu’apprends-je donc de moi même que j’ignorais et me…

à F

La fenêtre ouverte sur le jardin, feuilles vertes au pommier Babil d’enfant, insectes, chants d’oiseaux, rumeur du torrent La voix d’une femme qui peut être pend du linge patiemment Un pas d’homme qui traverse l’allée…

je vais

Je vais dans mon âge, je n’écris plus rien L’Océan me voit pâle et je n’y peux rien, Je vieillis en dehors de mon corps, j’aurais voulu Mais je manque de temps, je n’ai pas…

marcheur

Face à l’océan, il dit : je suis marcheur.Le sentier des douaniers est ma seule limite.La contrebande du coeur.Prisonnier de la terre.Je ne suis pas marin.Je ne saurais pas faire autrement qu’entrer lourdement dans l’eau.Et me…

Au détour

C’est toujours la même émotion, lorsqu’au détour de la route, après avoir franchi la dune ou la falaise, descendu la vallée ou tourné dans les collines, tu étends ton drap dans le ciel et qu’il…

aux grandes marées

aux grandes maréesd’été,les maraisinondésje t’ai perdudans les fondrièresque l’eauefface mon orgueil sous le soleil la vagueme tire et me mènechevilles ensabléesaux grandes maréesj’ai le coeurlavé un jourje comprendrai l’attraction,le flux et le refluxmarées de vives…

achèvement

Trop de beauté m’achève.Je voudrais savoir me fondre dans le paysage.La bruyère violette. Les bleus incendiaires de l’Océan. La mousse en bas sur les rochers. A cent dix mètres sur la falaise, entre le ciel…

impatience

J’entends déjà comme des sentinelles, les veilleurs de mots : les poètes. Max, Angèle, Georges…Et tous ceux qui passèrent. Peut-être, apprendrais-je mieux les mots simples et lisses, galets parfaits, roulés sous la langue avide de l’Océan.Il…

le jardin fou

Je suis à ton désordre gentil jardin. Je préserve les fougères, la mauvaise herbe, les petites fleurs bleues. Je guette l’éclosion, le bourdon, l’oiseau bavard. Il faut te laisser improviser. Les primevères ont déjà sauté…

à marée basse

La nuit à marée basse, je me réveilleL’aimant de mon amant l’Océan m’attire et me tireHors du lit des rêvesL’océan mêle le sang des mortsDe tous mes morts accumulésM’entrainePalme maternelle d’eau et de selEtreinte ultime…

vent vertueux

Comme le vent a secoué les branches. Mon coeur est déplumé, nu sur la pelouse. Pas sans bourgeon aimant. Tendu déjà sous la brume vers cet espoir de soleil.C’est encore l’automne. Des chats traversent le…

la cathédrale

Cet après midi, Saint-Corentin la cathédrale, faisait sa fiérote et montrait son nombril au soleil.Joyeuse vision de la foi qui ose allumer son rire.

le galet

Du ventre de la baie d’Audierne, mais l’Océan m’autorisa, j’ai volé un galet.Un galet rond et lisse. La Perfection.Sculpture de la mer qu’il faut toucher pour comprendre. Nulle pierre n’a plus de douceur à mes…

haleine

La nuit fait son haleine herbeuse et mouillée. Terre molle du jardin. Ciel sombre. Tiède nuit d’automne. Je voudrais aller écouter l’océan. Qu’il me lèche les pieds dans le noir. Qu’il m’aspire et me dise…