Jeudi ! C’est jeudi !
Quand j’étais petit,
Car je fus petit
Dans cet autre siècle
Qui fut pas si joli
— Ferme la fenêtre !
Quand j’étais petit
Le jeudi c’était,
Jour de liberté !
Jour de liberté j’vous l’dis les zinfins !
C’est pas Obaldia qui me contredira
Sauf pour les malheureux qui avaient caté
Avec le curé tripoteur
Qu'arrivait sur son triporteur
Pétaradant !
Soutane au vent !
— Bonjour ma sœur !
Où sont donc les zinfins ?
J’ai faim !
Préparez-moi donc
Avec mes hosties
Un peu de sel dessus
Un verre de vin et pas de messe !
Et un peu de jambon
Ou même de saucisson
Et vite car cela presse
Où sont-ils donc ?
La sœur se signait
Avec componction
Et redressant sa guimpe
Elle s’appelait Olympe
Aux enfants s’adressait,
Tristement,
C’est évident,
— Ah ! Mes pauvres garçons
Faut vous faire une raison
Monsieur le Curé
Est de bonne humeur ce matin
Et à voix basse
Comme lorsque qu'un vieux trépasse
De si bonne humeur
Puis reprenant sur un ton faussement joyeux
Vous êtes-vous lavé les mains ?
Ou bien ?
Portez-lui son bréviaire
Ses burettes et son ciboire
Son bénitier, son goupillon
Allez ! faites pas d’histoire
Il y aura petite messe
Juste avant la leçon
Qui se tiendra en sacristie
Plus c’est petit moins on a froid
C’est l’abbé qui l’a dit
Et le sacristain aussi
Entrez mes bons amis !
Mais Jean, lui, s’était échappé
Il me rejoignait à la cabane
J'avais toujours ma sarbacane
Et guettais par la barbacane
— J’ai apporté de la ficelle
De la colle et une bougie !
— Tu veux nous faire brûler pardi ?
J’veux pas aller, dans votre paradis
Il nous manque encore quelques planches
— J’en rapporterai dimanche
Et un drapeau
Et Jean riait , riait de ses yeux bleus!
Le jeudi quand on s’échappe
C’est merveilleux
Quand on s’échappe,
C’est mieux !
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